Profession : le métier de DJ vu sous un autre angle

Vendredi 18 Octobre 2019 - 13:03

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On ne peut pas aller à une cérémonie festive, peu importe sa nature, sans apercevoir dans un coin un DJ assurant l’animation. Son expertise en boîte de nuit, aux concerts et spectacles garde le public en haleine. Un métier en train de conquérir certais jeunes désireux de l’exercer.

La profession de DJ a commencé des années en arrière à Brazzaville et a vu passer plusieurs générations dont la troisième remonte aux années 1990. Parmi les anciens, il y a Alban Youbah dit DJ Mboh. Artiste DJ hip-hop à la base, il se lance dans le Djing en 1996, soit à l’orée de la troisième génération de ce métier au Congo.

Formé par les Warriors for peace, il en deviendra la deuxième personnalité tout en étant à cheval sur ce groupe et Triple 3, à partir de 2000. Il fera finalement son choix pour ce dernier dans lequel il évolue jusqu’ici. Il met à la disposition des jeunes son expérience de vingt-trois ans qu’il tient à leur léguer, les accompagnant lors des concerts, des enregistrements en studio et des productions sur scène.

Au Congo, il y a deux catégories de DJ : des DJ hip-hop dont DJ Mboh fait partie. Cette catégorie a pour but d’accompagner les artistes rappeurs sur des scènes, en concerts et studios. Ils posent des scratches et font des mixes. L’autre, c’est celle des DJ des boîtes de nuit qui sont plus nombreux que ceux de la première catégorie.

« Au fil du temps, les DJ travaillent avec des appareils ancrés de nouvelles technologies alors qu'hier, nous travaillions avec de platines vinyles et un disque. Vous aviez deux platines vinyles et une table de mixage. Aujourd’hui, ces tables ont évolué technologiquement. Il y a des ordinateurs qui sont arrivés avec des nouveaux logiciels DJ, des contrôleurs et d’autres appareils utilisés de plus en plus. Je pense que ces appareils ne rendent pas service aux DJ ; ils les rendent paresseux », a expliqué DJ Mboh, qui rappelle, par ailleurs, qu’à l’époque, il y avait seulement des mixeurs et le DJ faisait tout lui seul. Mais aujourd’hui, tout est automatique. Il en est de même pour les contrôleurs.

Contrairement à ce que l’on peut penser, le métier de DJ ne s’arrête pas à la base dans les boîtes de nuit. Son espace d’expression est en train de s’élargir et de s’ouvrir vers d’autres horizons. Ce métier est très proche de la musique urbaine, le rap. Des années en arrière, ce travail ne suscitait pas assez d’engouement de la part des gens car, celui qui l’exerçait était pris pour un voyou, un homme sans avenir. Aujourd’hui, les DJ s’organisent et font vivre leurs familles grâce à cette profession.

« Le métier de DJ est un travail qui aura de l’avenir si les pratiquants peuvent avoir une vision au lieu de l’exercer pour le m’as-tu vu. Travailler dans une boîte de nuit peut bien aveugler le DJ s’il se laisse emporter par les dédicaces qu’on lui donne, les filles qui lui courent après… Dans ce métier, quand on y met du sérieux, on peut bien s’organiser », a conclu DJ Mboh.

Achille Tchikabaka

Légendes et crédits photo : 

Alban Youbah dit DJ Mboh

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