Emmanuel Akouelakoum : « Notre département est vaste et son état de délabrement ne peut être effacé en quelques années »

Lundi 22 Juillet 2013 - 13:14

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Le 31 juillet s’achève le mandat des différents conseils départementaux de notre pays. L’heure est donc au bilan. À travers leurs visites de terrain et leurs passages sur les médias, les présidents de ces institutions visent à rendre compte de leur gestion quinquennale aux populations. C’est à ce titre que le président du conseil départemental de la Sangha s’est entretenu avec Les Dépêches de Brazzaville

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Vous venez d’effectuer une tournée départementale. Quel était son but ?

Emmanuel Akouelakoum (E.A.) : La tournée que nous venons d’effectuer est une action capitale, car après un mandat de cinq ans, il nous fallait dresser un bilan physique et non théorique. C’est ce que nous avons fait en dépit de la mort du président Dieudonné Mengobi. Nous avons ainsi fait le point des projets réalisés et en cours de réalisation dans les cinq districts du département. Cette tournée d’évaluation nous a conduits à Ngbala, Bolozo, Tala-Tala, Souanké, Ellene, Cabose, Ntan, Ngombé et Pikounda.

LDB : Quel est votre commentaire sur les ouvrages réalisés ?

E.A. : Ces ouvrages sont en bon état. La population est consciente de leur importance et qu’elle se doit de les conserver ainsi. Nous avons pu constater que la réalisation de ces projets avait réjoui les populations des différents districts. Cependant, quelques dérapages ont été constatés lors de l’exécution, et nous devons à tout prix corriger ces erreurs en vue d’améliorer les prestations. Nous pensons qu’en cinq ans, nous avons fait l’essentiel et nous continuerons à œuvrer jusqu’au bout. Notre département est vaste et son état de délabrement ne peut être effacé en quelques années.

LDB : Lors de la clôture de la dernière session du conseil départemental, le bureau exécutif avait reçu mission de booster les projets en suspens. Qu’a-t-il été fait concrètement à ce jour ?

E.A. : Nous avons posé la première pierre de l’école d’Ellene, car entre Souanké et Garabizam il n’existe aucune école. Les travaux de construction débuteront dans dix jours. Il y a également la construction du logement du médecin-chef de Sembé ; celle de l’école de Mouyoye à 18 kilomètres d’Ouesso et celle de l’école d’Ékouamo (Pikounda), qui vont démarrer sous peu. En effet, nous estimons indispensable de ne pas sacrifier toute génération, car il y a une forte concentration humaine dans ce district. Nous avons donc décidé en toute responsabilité de construire des écoles afin de contribuer à la formation des jeunes et à la réduction du taux d’analphabétisme dans ces localités. Le tableau est alarmant au regard des enfants qui suivent les cours dans des maisons abandonnées et même sous les arbres. En cas d’intempérie, les cours sont interrompus. La conséquence, c’est souvent des programmes inachevés. La zone étant enclavée, la population est confrontée à d’énormes difficultés.

LDB : On parle ici et là de manque de personnel. À quoi servent ces constructions s’il n’y a personne pour les rendre utiles ?

E.A. : Le conseil est le levier du développement pour le département. En ma qualité de maître d’ouvrages, je ne devrais pas construire ces édifices sans au préalable résoudre la question du personnel, mais cela ne relève pas de notre compétence, mais de celle de l’État. C’est vrai que nous avons une difficulté en matière de prévisions concernant la fonction publique territoriale. Mais les recrutements commenceront l’année prochaine par l’éducation. Cette mesure prise par l’État s’imposait. À cet effet, nous travaillons en symbiose avec la préfecture, car c’est elle qui se charge du recrutement des fonctionnaires.

LDB : Les élections pointent à l’horizon. Quelle est la contribution du conseil dans la révision des listes électorales ?

E.A. : En tant qu’institution de l’État, le conseil a pour devoir de soutenir l’action du recensement administratif spécial prévu du 23 juillet au 13 octobre prochain. Nous devons mobiliser davantage les électeurs afin que le scrutin se passe dans un climat apaisé et dans la discipline.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Coupure du ruban symbolique de l'école de Bonalinga