Paludisme : l’artémisia, une solution pour des gens pauvres

Lundi 21 Octobre 2019 - 20:05

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Au cours de la conférence de presse sur la plante qui a eu lieu le 19 octobre, dans la ville océane, le Dr Lucile Cornet-Vernet, fondatrice de la Maison de l’artémisia, a insisté sur le fait que cette plante peut aussi être un moyen de lutte contre les faux médicaments en Afrique.

Aider la population pauvre à se soigner du paludisme et l’éradiquer, c’est l’objectif que s’est fixé la Maison de l’artémisia, une ONG française à but humanitaire qui œuvre pour la promotion de cette plante. La conférence de presse destinée à la vulgariser a permis au Dr Lucile Cornet-Vernet de présenter les quinze études cliniques réalisées sur l’artémisia annua (d’origine chinoise) et afra (d’origine africaine). Des études ayant prouvé l’efficacité de ces deux plantes qui, prises en infusion, guérissent et préviennent du paludisme, maladie parasitaire qui ne cesse de faire des victimes chaque année ( cinq cent mille décès par an), surtout en Afrique. C'est la raison pour laquelle la Maison de l’artémisia y a axé son action.

Pour rendre accessible l’artémisia dans ce continent et permettre à sa population pauvre de se soigner du paludisme, cette ONG crée des pôles de compétences (appelés Maisons de l’artémisia, un réseau de médecins, chercheurs, agronomes, agriculteurs et autres) dans les pays. Le but est d'assurer la formation et la culture de cette plante et permettre aux Africains de faire des recherches dans leur propre pays, avec du matériel fabriqué sur place. Le projet artémisia est pour une solution locale, efficace et pas chère, qui convient bien à la population vulnérable vivant dans des zones rurales où l’accès aux soins médicaux et aux médicaments est difficile.

L’artémisia s’avère aussi être un moyen de lutte contre les faux médicaments, particulièrement les faux anti palustres. « 30 % de médicaments sont faux en Afrique, l’accessibilité est aussi un vrai souci. On s’est dit pourquoi  ne pas utiliser l’artémisia, cette solution complémentaire qui est d’avoir ce buisson qui pousse dans les jardins et qui permette aux gens pauvres, n’ayant pas la possibilité d’acheter un médicament, de pouvoir se soigner d’un paludisme simple qui est avéré », a expliqué le DrL Lucile Cornet-Vernet.

Par ailleurs l’artémisia, qui guérit aussi d’autres maladies parasitaires comme la bilharziose, n’est pas encore recommandée aux femmes enceintes et aux bébés. Des études doivent être menées dans ce sens.  En outre, conscient de l’efficacité de cette plante sur le paludisme, la Maison de l’artémisia  met en place un consortium avec de grands instituts de recherche afin que cette plante soit reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une solution complémentaire et efficace pour soigner le paludisme simple. L’objectif est aussi de réunir les communautés des Maisons de l’artémisia ainsi que toutes les personnes intéressées pour faire des plaidoyers auprès des gouvernements et de l’OMS, a indiqué Lucile Cornet-Vernet.

Notons que la Maison de l’artémisia est présente au Congo à travers son pôle de compétence la Maison de l’artémisia Congo-Brazzaville, basée à Pointe-Noire. Elle promeut l'artémisia dans le pays et met à disposition des semences pour permettre à chaque famille de la cultiver. Ce pôle possède des antennes dans les villes de Dolisie (département du Niari) et Brazzaville où le Dr Lucile Cornet-Vernet animera d’autres conférences, les 21 et 24 octobre.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

- Le Dr Lucile Cornet-Vernet, au centre en noir, lors de la conférence de presse à Pointe-Noire/ Adiac

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