Parution : Giscard Kevin Dessinga publie "L’athéisme est un humanisme"

Jeudi 24 Octobre 2019 - 15:49

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Le énième ouvrage de l'écrivain congolais  est un court essai de cinquante-deux pages, publié aux éditions Connaissances et Savoirs. Il explore les prises de position de Feuerbach, Marx, Nietzsche, Freud et Sartre, tout en essayant de répondre aux différentes questions posées.

L’enjeu du livre est de montrer qu’au-delà de la « présomption fatale » où l’homme s’est érigé en absolu terrestre, le faillibilisme poppérien, en apprenant que la science, activité humaine la plus rationnelle, est faillible parce qu’humaine, historique et donc contingente, fait une espèce de reconquête intellectuelle et rationnelle de l’idée chrétienne de contingence humaine.

Comme l’indique la quatrième de couverture du livre, du point de vue épistémologique et psychologique, voire sociologique et éthique, quel est le sens du combat des athées ? Contre qui, pour qui se battent-ils ? Et pourquoi s’en prendre à Dieu, quelles en sont les raisons explicatives et justificatives ? S’agit-il du refus de Dieu ou de la passion pour l’homme ?

Pour Giscard Kevin Dessinga, elles sont nombreuses les raisons du refus de Dieu et de sa désacralisation et ce, des plus antiques aux plus modernes. Moralement impossible et de trop, scientifiquement inutile, humainement intolérable, psychologiquement dérangeur et métaphysiquement superflu, voilà qui condamne Dieu dans les archives de l’histoire. Que reste-t-il ? L’homme. Un homme sûr de soi et maître absolu de son histoire ?

En effet, à partir de la première moitié du XIXème siècle et surtout au début du XXe siècle, des esprits libres comme Feuerbach, Nietzsche ainsi que les mouvements de pensée et les doctrines telles que l’idéalisme, le positivisme, le marxisme, la psychanalyse, le néopositivisme viennois, l’existentialisme sous sa version athée… cartonnaient en philosophie et avaient la faveur non seulement des intellectuels, mais aussi et surtout des masses et de la jeunesse. Ces mouvements avaient, entre autres, en commun, la conviction et la prétention selon laquelle « homo homini deus est » et la certitude que la science était l’unique instance capable de résoudre les questions ultimes de l’existence humaine. Pour eux, un savoir absolu est un homme absolu. Et l’homme absolu s’auto suffit et peut faire, de facto, abstraction d’un quelconque sauveur auquel il n’a pas besoin.

Aussi, écrit l’auteur, « nous voulons signifier que toute tentative d’auto libération de l’homme par l’homme se soldera par un échec. Il s’agit ici d’une vérité historique. Dans un premier moment, nous allons présenter, en passant, certaines des tentatives les plus significatives et en vue de la désacralisation de l’absolu et par ricochet de la divinisation de l’homme, ensuite les lignes de force du faillibilisme poppérien et enfin montrer comment le faillibilisme est un antidote à toute prétention absolutiste et dogmatique. »

L'ouvrage est constitué de sept chapitres aux titres énigmatiques qui sont en réalité de véritables programmes de vie. Il s’agit de : Au royaume des ombres ; L’humanisme anthropologique de Ludwig Feuerbach ; L’humanisme économique et sociologique de Karl Marx ; L’humanisme psychologique de Sigmund Freud ; L’humanisme vitaliste et vital de Nietzsche ; L’humanisme scientifico-sociologique d’Auguste Comte ; Le néopositivisme viennois et l’antimétaphysique de principe et de fait ; et L’athéisme est un humanisme ou Jean-Paul Sartre et l’homme créateur de son essence. Pourquoi « l’homme ou Dieu » et non pas « l’homme et Dieu » ?

Le vrai combat des athées, selon l'auteur, est la liberté et la libération, ajoutant que c’est toujours au nom d’une certaine idée de l’homme que Dieu est exclu. Si Dieu existe, l’homme sera un éternel aspirant du ciel et jamais un citoyen de la terre, estime Nietzsche. Si Dieu existe, l’homme ne sera jamais libre et tentera pour l’éternité l’impossible conjugaison en-soi - pour-soi, à en croire Sartre.

Franciscain, docteur en philosophie, maître-assistant (Cames), enseignant-chercheur à l’Université Marien-Ngouabi, au Grand séminaire interdiocésain de Brazzaville et aux Instituts des sciences religieuses « Foyer Abraham » et « Emmaüs », Giscard Kevin Dessinga, originaire du Congo Brazzaville, est auteur et coauteur d’une vingtaine d’ouvrages dont "La révolution du bon sens" (2014), "La fin des certitudes" (2015), "Karl Popper ou le rationaliste pluraliste" (2017), "La responsabilité du temps perdu" (2018), "Eloge de la dissidence" (2018), "Penser l’humain aujourd’hui" (2018) et  "Introduction à la philosophie contemporaine" (2019).

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La couverture du livre Photo 2 : Dr Giscard Kevin Dessinga

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