Chômage de la jeunesse africaine: le Pnud se dit inquiet de la situation

Mardi 5 Novembre 2019 - 11:30

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Le Centre de services régional pour l'Afrique de l'agence onusienne a publié, le 5 novembre, un rapport sur la question, appelant les gouvernements et responsables africains à mettre sur pied des stratégies efficaces pour y faire face.    

Selon le document, l'Afrique est le continent le plus jeune de la planète, notamment avec près de 60% de sa population âgée de moins de 20 ans qui n’est pas toujours suffisamment prise en compte. Et, les opportunités économiques qui lui sont offertes par le continent sont souvent inadaptées. Ainsi, cette jeunesse se trouve généralement exclue sur le plan social ou politique et est en chômage.

« Si l'on n'y remédie pas à ce problème, il sera impossible d'atteindre les Objectifs de développement durable de l'ONU », souligne en première ligne le rapport, en signifiant que le Centre de services régional pour l'Afrique du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud)  veut changer cela pour aider la communauté internationale à remplir la mission première des Objectifs de développement durable afin de ne laisser personne sur le bord de la route.

Parlant de la nécessité et de l’importance pour les Etats de multiplier les stratégies pour contrer ce problème, l’expertise précise que c’est dans ce cadre qu’il a été créé un indice d'exclusion socioéconomique et politique de la jeunesse intitulée « socioeconomic and political disengagement index (le SPDI) ». Il est constitué de certains indicateurs de même poids, à savoir l’éducation, les revenus, la participation électorale et à des manifestations. Fondé sur des données issues de l'Afrobaromètre, cet indice couvre actuellement douze pays : le Botswana, le Ghana, le Lesotho, le Malawi, le Mali, la Namibie, le Nigeria, l'Afrique du Sud, l'Ouganda, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe.

L'élargissement des libertés, un atout majeur pour l'intégration de la jeunesse

Evoquant l’impact qu’auront les jeunes sur l’économie et la politique d’ici à 2050 s’ils ne sont pas pris en compte, le rapport souligne que lorsque les jeunes sont impliqués dans la société, ils jouent un rôle économique et politique important. Car, ils sont plus productifs, contribuent à la stabilité et au développement de leur pays.  

« Au Mali, par exemple, l'intégration des jeunes a connu des pics en 2001, 2005 et 2008. Dans la période de douze ans, le pays a été classé comme libre, notamment en termes de libertés politiques et civiles. En 2012, il a été classé comme non libre, ce qui a fait que l'intégration de la jeunesse avait reculé de 7%. Mais le pays a regagné ces 7% en 2016, notamment trois ans après avoir été classé comme partiellement libre », explique le rapport, avant de reconnaître que le manque de liberté n'est pas le seul obstacle à l'intégration politique et socioéconomique des jeunes. Il y a aussi l'échec prolongé des pays africains à construire une économie forte, diversifiée et protégée  contre la volatilité du prix des matières premières. Car, c’est l’un des facteurs qui font que les progrès en faveur du développement, de l'intégration politique et socioéconomique des jeunes soient trop lents. « Il faudra encore au moins quarante années pour que la proportion des jeunes inactifs baisse de 50%. L’exclusion prolongée des jeunes pourrait générer une instabilité sociale et politique. D’autant plus que, selon la Banque mondiale, c'est le chômage qui motive 40% des jeunes qui rejoignent les mouvements de rébellion », note le document. Le texte ajoute que pour les Etats africains et leurs partenaires internationaux, il est important d'améliorer l'intégration politique et socioéconomique des jeunes pour atteindre les ambitions de développement.  

Rock Ngassakys

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