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Nations du monde

Samedi 30 Novembre 2019 - 18:02

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Confrontées toutes, de nos jours, au fléau du terrorisme, les nations du monde, qu’assemble leur édifice en partage basé à New York, la mégalopole lumineuse américaine, ne savent presque plus à quel saint se vouer. Et cela n’est pas osé de l’écrire à l’heure où, plus les terroristes agissent de façon effrontée et quasi concertée malgré les revers qu’ils subissent, plus les Etats, tout organisés qu’ils sont, ripostent à la menace de manière tout à fait désordonnée et dispersée.

Devant cette déliquescence des Etats dans l’optique de travailler ensemble, si pertinentes qu’elles puissent être, les résolutions de l’Organisation des Nations unies ne peuvent bénéficier de la cote qu’il faut pour avoir force de loi. Il est vrai, par ailleurs, que le processus de leur adoption est tellement clivant qu’elles reflètent la nature même des intérêts toujours divergents des membres permanents du Conseil de sécurité.

Ainsi peut-on par avance, en fonction de la question en débat, prédire que les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne voteront pour ou contre telle ou telle décision. Appelez à la réforme de ce système construit au sortir de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, vous entendrez s’enchaîner toutes sortes de très bonnes intentions de la part des cinq puissances qui en constituent le socle. Sans jamais qu’elles fixent un horizon probable à leurs annonces publiques. On attend la semaine des quatre jeudis.

Rapprochons le propos de l’actualité la plus brûlante pour évoquer le lourd tribut que payent chaque jour les soldats maliens, burkinabè, nigériens, tchadiens, nigérians et français dans le Sahel et ses environs. Pourrait-on envisager une sortie de crise dans le sens de trouver vainqueurs et vaincus dans ce conflit dont tout le monde s’accorde à dire qu’il est alimenté par le délitement de l’Etat libyen ? Rien n’est moins sûr. Par pudeur pour l’engagement périlleux des troupes régulières dans ce bourbier sahélien, on évite de parler d’enlisement.

Que dire, en outre, de l’audace tenace des miliciens qui sèment la mort et la désolation parmi la population civile de l’est de la République démocratique du Congo où stationne un imposant contingent onusien depuis deux décennies ? Cela n’est certainement pas la meilleure réponse à ce questionnement mais la destruction, le 25 novembre, des installations de la Monusco au Nord-Kivu, à la suite des massacres de civils attribués aux ADF (milices ougandaises), est la preuve que les habitants de ce territoire ont besoin de protection mais ne savent qui peut la leur apporter.

Ici, comme ailleurs, tout semble se résumer à l’absence de leadership mondial en faveur de la paix, alors qu’en dépit de ses faiblesses, comme tribune de la parole libre et des initiatives salutaires pour l’humanité, l’ONU mérite de (re) gagner la confiance de tous ses membres. Et elle a besoin de s’adapter aux exigences du monde multipolaire qui se présente à nous aujourd’hui.

Gankama N'Siah

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