Soudan du Sud : le président de l’Assemblée nationale démissionne de ses fonctions

09-12-2019 14:30

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Anthony Lino Makana a annoncé, le 8 décembre, lors d’une réunion du parti au pouvoir à Juba, qu’il quittait son poste, selon une source locale.

Le haut responsable du Mouvement populaire de libération du Soudan a pris la décision, cédant à la pression des parlementaires qui l’accusaient d’entraver leur rôle dans la lutte contre la corruption et réclamaient son départ depuis des semaines. En effet, les élus, y compris ceux de son propre parti, demandaient sa démission, menaçant de le destituer parce qu’il avait refusé de présenter devant l’Assemblée des rapports de l’auditeur général et anti-corruption pour qu’ils soient discutés en séances plénières.

Il était aussi reproché au président de l’Assemblée nationale d’avoir approuvé un prêt de quatre cents millions de dollars (trois cent soixante millions d’euros) de la Banque africaine d’exportation et d’importation pour le gouvernement, sans que l’institution ait pu se prononcer comme l’impose la loi en vigueur dans le pays.

A ces reproches s’ajoute le fait qu’il était critiqué pour avoir empêché les parlementaires de convoquer les membres du gouvernement aux séances de questions orales avec débat, pour qu’ils répondent devant eux de leur gestion des affaires publiques.

Expliquant le motif de sa démission, Anthony Lino Makana, a déclaré : « La raison pour laquelle je remets ma démission est un acte de profond et sincère respect » à l’égard du parti. « Je ne suis pas à la recherche d’un poste politique ou du pouvoir. Mon intention est de défendre la souveraineté, la sécurité nationale, la paix, la dignité et l’intégrité territoriale de notre pays », a-t-il ajouté.

Notons que c’est la première fois que le président de l’Assemblée nationale démissionne depuis que le Soudan du Sud est devenu indépendant du Soudan en 2011, avant de sombrer dans la guerre civile en décembre 2013. L’ONU estime que les violences y ont fait plus de trois cent quatre-vingt mille morts et poussé plus de quatre millions de Sud-Soudanais, soit près d’un tiers de la population, à quitter leur foyer. 

 

Nestor N'Gampoula

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