Affaire Saleh Assi : la RDC collabore avec le Trésor américain

Mardi 17 Décembre 2019 - 19:15

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Le propriétaire de la célèbre usine de panification « Pain de victoire » est visé par une décision américaine de gel de ses avoirs et ceux de ses entreprises en terre congolaise. Il est soupçonné d’avoir transférer, avec d’autres accusés, des millions de dollars américains au groupe terroriste Hezbollah.

L’affaire a connu un rebondissement avec la saisie officielle de l’Union congolaise des banques (UCB) par la Banque centrale du Congo (BCC) pour l’application stricte de la mesure de gel des avoirs  de Saleh Assi.  En effet, le 16 décembre,  le Conseil des ministres présidé par le chef de l'Etat,  Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, vient d’accorder une suite positive aux sanctions du Département du Trésor américain sur le cas Saleh Assi. Populaire pour sa société Pain de victoire qui approvisionne Kinshasa et ses environs, ce sujet libanais est aussi le propriétaire de Minocongo, Interaliments, Transgazelle et autres. La BCC a décidé ainsi du gel de toutes les transactions à partir de ses comptes. Comme le soutient le Département américain, tous les comptes en dollars   de Saleh Assi et ses trois sociétés sont désormais gelés à travers le monde.    

Deux grandes mesures vont accompagner la décision au niveau de la République démocratique du Congo (RDC), en premier lieu la nomination d’un administrateur indépendant pour éviter les effets néfastes du gel des avoirs sur l’économie et la population, étant donné la place stratégique des entreprises visées par les sanctions américaines dans le pays. En second lieu, il a été décidé également de l’ouverture de nouveaux comptes pour ces entreprises sous la gestion de cette nouvelle administration.

Les autorités monétaires limitent ainsi les effets de la seconde disposition aux seules transactions pour la fourniture des matières premières entrant dans la fabrication du pain. De ce qui précède, précisons que ces dispositions sont prises  à titre conservatoire en attendant des décisions pérennes. Ayant signé le Patriot Act, les banques commerciales congolaises sont contraintes à appliquer cette mesure sous peine de subir des sanctions allant de l’interdiction de l’utilisation de la devise américaine ( Plus de 80 % des opérations bancaires se font en dollars américains, Ndlr).  

Sur un plan politique, le président de la République qui n’a pas attendu pour décider de l’application des sanctions américaines, se montre favorable à des mesures d’accompagnement salvatrices en vue de protéger les consommateurs. Dans les milieux politiques, la décision congolaise est loin de passer inaperçue.  Dans un tweet, le député national honoraire, Patrick Muyaya, appelle à une enquête pour éclaircir l’opinion nationale sur ce dossier. Du côté du sujet libanais incriminé, l’on dénonce une mauvaise campagne à son encontre, rappelant la transparence de ses activités en RDC sur la base des standards internationaux.

Pour la petite histoire, les américains accusent Tony Saab, Nazem Said Ahmad et Saleh Assi d’avoir  transféré des millions de dollars américains au Hezbollah, à travers le blanchiment d’argent qui passerait par le commerce de diamants et le marché de l’art.

Laurent Essolomwa

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