Economie bleue : une priorité à la lutte contre la piraterie et la pêche illicite

Mercredi 22 Janvier 2020 - 12:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

A l’ère de la diversification de leurs sources de financement, les pays africains cherchent de nouvelles alternatives, fortes et résilientes." L'économie bleue'' est considérée comme l’une de ces alternatives.

A l’échelle mondiale, l’économie maritime occupe une place prépondérante, grâce aux richesses que contiennent les océans, les mers et les cours d’eau qui procurent des milliers de milliards de dollars de biens et de services, tout en générant des millions d’emplois. La FAO estime, par exemple, que le poisson apporte à 4,2 milliards d’individus plus de 15 % des protéines animales qu’ils consomment; et 90% des marchandises du commerce mondial sont transportées par voie maritime. Selon un rapport de la CEA, estimant qu'en 2010 les activités liées à la mer ont rapporté 1500 milliards d’euros. un chiffre qui pourrait atteindre 2500 milliards de dollars en 2020. L’Afrique est particulièrement bien placée pour bénéficier des retombées positives de l’économie bleue. Trente-huit des cinquante-quatre pays africains sont des Etats côtiers. 

Sur le continent, ce sont principalement les activités de transport et de pêche qui alimentent l’économie bleue. On estime que 90% des importations et exportations africaines transitent par la mer. L’Afrique de l’Ouest est l’une des régions les plus poissonneuses du monde. Les poissons de mer et d’eau douce sont un apport vital à la sécurité alimentaire et nutritionnelle de plus de 200 millions d’Africains, tandis que la pêche fournit un revenu à plus de dix millions d’entre eux. Mais ces secteurs, sources d’importantes devises pour les Etats africains, font face à des obstacles qui les empêchent d’atteindre leur plein potentiel. La pêche illégale, premier obstacle pour l’économie bleue africaine. 

Selon la FAO, le secteur de la pêche a généré en 2011 une valeur ajoutée de plus de 24 milliards $ soit 1,26% du produit intérieur brut (PIB) de l’ensemble des pays africains. Pourtant, de nombreux rapports semblent démontrer que ce chiffre est loin du potentiel du secteur, notamment en raison de la pêche illégale. A l’échelle mondiale, ce phénomène toucherait un cinquième des prises halieutiques globales. D’après les experts, l’Afrique de l’Ouest, l’une des régions les plus poissonneuses du monde, est également l’une des plus touchées par le phénomène. Un rapport de l’Overseas development institute estime que les ressources halieutiques côtières de l'Afrique de l'Ouest sont exploitées bien au-delà des limites de l'utilisation durable en partie à cause de la pêche illégale.

Plus de 50% des ressources halieutiques de la zone côtière allant du Sénégal au Nigeria ont déjà été surexploitées et on estime que la pêche illégale représente entre un tiers et la moitié des prises régionales totales. Selon l'Africa Progress Panel, la pêche illégale fait perdre à l'Afrique de l'Ouest 1,3 milliard de dollars par an. De plus, ce chiffre varie considérablement selon les économies de la région. Cette pêche illégale est généralement attribuée aux navires étrangers. 360 000 nouveaux emplois pourraient être créés dans les industries locales de la pêche et de la transformation en Afrique de l’Ouest si les méthodes de pêches utilisées dans la région (généralement illégales) laissaient place à une gestion durable des ressources halieutiques. De plus, ces activités pourraient s’avérer préjudiciables pour la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine, qui prend également en compte les échanges maritimes entre les pays africains.

Noël Ndong

Notification: 

Non