Santé : passer de la parole à l’acte contre le trafic des faux médicaments

Lundi 20 Janvier 2020 - 16:43

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Les pays signataires de l’initiative de Lomé, dont le Congo, ont décidé de criminaliser le trafic des produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés. Les actions concrètes  sont attendues sur le terrain pour éviter que le nombre de morts dû à ce fléau soit élévé sur le continent.

Le sommet des chefs d’Etat sur les faux médicaments et les médicaments falsifiés s’est clôturé le 18 janvier à Lomé au Togo. La déclaration ayant sanctionné les travaux résume l’engagement de ces derniers à lutter contre le fléau en trois axes : criminaliser le trafic des produits médicaux en introduisant dans les juridictions nationales respectives des lois et sanctions pénales, mutualiser les efforts pour assurer le respect de ces lois et leur application rigoureuse ainsi que la mise en place des mécanismes de suivi avec comme partenaire, entre autres, la Fondation Brazzaville. « C’est la première fois que nous, Africains, nous emparons nous-mêmes de ce problème des faux médicaments et leur trafic, un fléau dont notre continent est la première victime. Aujourd’hui, nous commencerons par signer une déclaration politique qui sera suivie dans quelques mois de la signature d’un accord-cadre et d’une feuille de route qui garantira la réalisation effective de cet engagement », a déclaré le président togolais, Faure Gnassingbé, hôte du sommet.

Le Congo fait entendre sa voix

« Les volontés déclinées et les intentions proclamées doivent se muer en actions concrètes », a déclaré la ministre de la Santé, de la population, de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Jacqueline Lydia Mikolo, qui a représenté le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, à ce sommet. Selon elle, la capacité des Etats à maitriser et contrôler les circuits d’entrée et de distribution des médicaments est en jeu, leurs aptitudes à homologuer, sans complaisance, les produits médicaux mis à la disposition des populations sont plus que jamais interpelées. « La disponibilité effective des produits médicaux de qualité et des technologies fiables dans le secteur de la santé est une nécessité urgente », a fait savoir la ministre Jacqueline Lydia Mikolo.

Par ailleurs, le processus d’instauration de la couverture sanitaire universelle pourrait se révéler ardu si l’offre des médicaments est supplantée par des réseaux criminels de fabrication des produits médicaux contrefaits, a averti la ministre congolaise en charge de la Santé. La création de l’Agence africaine des médicaments, le 11 février 2019, constitue une avancée salutaire d’autant plus qu’elle permet l’articulation d’une coordination régionale plus efficace en matière de lutte contre les produits médicaux falsifiés ou de qualité inférieure, a-t-elle poursuivi.

Au niveau du Congo, plusieurs initiatives ont déjà été prises dans le cadre de cette lutte. L’implantation de la Centrale d’achat des médicaments essentiels et produits de santé, la mise en place d’une politique pharmaceutique, les opérations coup de poing contre les vendeurs illégaux des médicaments dans les rues et les marchés de plusieurs villes du pays. Dans les marchés et les rues, les vendeurs ne sont ni prescripteurs, ni dispensateurs. Les pouvoirs publics, l’Ordre des pharmaciens du Congo et le Syndicat national des pharmaciens du Congo multiplient alors les actions pour ramener de l’ordre. Mais la réalité sur le terrain est telle que les différents maillons de la chaîne du trafic des faux médicaments ne sont pas rompus.  « Les actions sont menées mais plusieurs défis restent à relever », a reconnu la ministre de la Santé, de la population, de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement.

 

 

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : la ministre en charge de la Santé lors du sommet contre le trafic des faux médicaments Photo 2 : une vue des médicaments vendus illicitement dans les marchés

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