Haut-Katanga : l’Asadho s’inquiète de la vie des pasteurs des églises de réveil

Lundi 20 Janvier 2020 - 17:54

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Citant plusieurs cas d’assassinats, l’ONG pense que cette catégorie de « serviteurs de Dieu » serait en danger de mort.

L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) s’est dite préoccupée par les actes d’intimidations, menaces de mort, tentative d’assassinat, de viol incestueux ainsi que d’assassinat dont sont victimes certains pasteurs des églises de réveil à Lubumbashi et ses environs.

L’ONG fait, en effet, savoir que le 05/12/2019 à 3h20 du matin, au quartier 3, sur l’avenue Kimbala, de la commune de la Ruashi, le pasteur Tshibang de l’église « Temple de l’Eternel » et sa femme ont été abattus à bout portant dans leur maison par des bandits à mains armées, après que le mari a refusé d’obtempérer à l’ordre de faire l'inceste avec sa fille aînée âgée de 16 ans. Alors que le 10 du même mois à la Katuba 2, derrière le Lycée Tujikaze, au n°12 de la rue Publique, un autre pasteur, Mutombo wa Biyukeno, avait été attaqué par des bandits qui ont cassé sa maison et s’y sont introduits. « Ils lui ont déclaré qu’ils avaient reçu pour mission de le tuer s’il refusait de violer ses deux filles âgées respectivement de 13 et 16 ans. L’infortuné a eu la vie sauve qu’après avoir commis l’acte de viol sur ses propres filles », regrette l’Asadho, en soulignant qu’après le départ des bandits qui ont encore emporté 300 dollars américains et cinq téléphones cellulaires, le pasteur s’est donné la mort par pendaison.

Les faits motivent l’appréhension de l’Asadho

Selon cette association, le 25 décembre 2019, à Kawama, une bourgade située à plus de 15km de la ville de Lubumbashi,  lors du culte dominical, le pasteur Elias Ngandwe Mulopwe, âgé de 70 ans, avait reçu la somme de 500 USD à titre d’offrandes et/ou dimes. Celui-ci sera visité par les bandits qui l’ont tué après lui avoir ravi cette somme. Alors que dans la nuit du 31 décembre 2019 au 1er janvier2020, évangéliste à la 30e Communauté pentecôtiste au Congo, paroisse Eau vive de la Ruashi, habitant le quartier Kabetshia, Stéphane Kazadi a été tué non loin de son domicile par des personnes non autrement identifiées mais portant la tenue de la police.

Dans son monitoring, l’Asadho relève également qu’en date du 7 au 8 janvier, sur l’avenue Karavia n° 119, au quartier Bagdolité, un autre pasteur, Jean Marc Mulumba, âgé de 68 ans, sa femme Pétronie Musau, âgée de50 ans, et leur fils Jean Marc Kadiebwe, âgé de 25 ans, ont été tués par des personnes non autrement identifiées portant la tenue de la  police et de l’armée. Et le 14 janvier 2020, au quartier Kilobelobe, dans la commune Annexe à Lubumbashi, le pasteur Félicien Bamona Ngeleka, âgé de 69 ans, apôtre à la 8e CPAC, a été tué par des bandits armés.

Face à ce qu’elle qualifie de recrudescence de l’insécurité dans la ville de Lubumbashi, l’Asadho appelle la police nationale congolaise (PNC) à jouer pleinement sa mission constitutionnelle qui est de protéger les personnes et leurs biens. L’ONG recommande, en plus, au gouvernement provincial de prendre toutes les mesures pour que la PNC remplisse pleinement sa mission de protéger les personnes et leurs biens.

Le gouvernement provincial est également appelé à doter la PNC des moyens logistiques adéquats pour qu’elle soit à mesure d’assurer la sécurité à tous, particulièrement aux pasteurs qui sont la cible des bandits à mains armées ; alors que l’ONG attend de lui aussi de prendre des dispositions pour que tous les bandits arrêtés puissent répondre de leurs actes devant la justice congolaise. L’Asadho exhorte les confessions religieuses à mobiliser leurs adeptes contre l’insécurité qui cause des morts dans la ville de Lubumbashi et à apporter un soutien spirituel, matériel et financier aux familles des pasteurs assassinés.

Lucien Dianzenza

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