Opinion

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Addis-Abeba

Jeudi 6 Février 2020 - 20:58

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Même si rien n’est encore joué puisque le trente-troisième Sommet de l’Union africaine se tiendra dimanche et lundi à Addis-Abeba, tout indique dès à présent que cette réunion marquera clairement la volonté des dirigeants africains de ne plus laisser des puissances étrangères s’ingérer dans la gestion des crises qui déstabilisent le continent. Centrée sur deux questions essentielles – le financement de l’Union et la restauration de la paix en Libye – elle affirmera la volonté de l’Afrique de régler elle-même les problèmes qu’il lui faut  résoudre en ce début de millénaire. Et l’on ne peut, bien évidemment, que s’en réjouir.

Remarquons, avant d’aller plus loin, que le Congo joue dans cette affaire et depuis le départ un rôle déterminant puisque sa plus haute autorité, le président Denis Sassou N’Guesso, n’a pas cessé d’attirer l’attention de ses pairs et, plus largement d’ailleurs, de la communauté internationale, sur les risques majeurs que la crise libyenne ferait inévitablement courir à l’Afrique et à l’Europe. Ceci au péril de sa vie et avant même que les puissances occidentales décident, en 2011, de faire assassiner Mouammar Kadhafi plongeant du même coup l’immense zone du Sahel et du Sahara dans un chaos qu’elles paient elles-mêmes aujourd’hui au prix fort comme le démontre le coût de leur implication militaire.

Préparé avec soin par le Comité de haut niveau sur la Libye qui s’est réuni à Brazzaville il y a quelques jours et dont les dirigeants des cinq pays membres se sont retrouvés hier à Addis-Abeba, le Sommet qui se tiendra dimanche et lundi confirmera certainement que la route tracée par ce même Comité est la bonne. Qu’il faut donc l’appuyer de telle façon qu’elle soit dorénavant suivie par la communauté mondiale tout entière et devienne de ce fait un objectif majeur de la décennie qui commence.

Ce à quoi nous assistons aujourd’hui est en réalité l’affirmation par l’Afrique de son indépendance, de sa volonté de résoudre elle-même les problèmes auxquels elle se trouve confrontée, de ne plus dépendre des grandes puissances qui se disputent la gouvernance mondiale et cherchent à l’attirer dans leur camp, de mettre en place les mécanismes de prévention et de gestion des crises qui garantiront son indépendance.  Bref, une révolution qui ne dit pas encore son nom mais qui va changer la donne sur la scène diplomatique !

 

 

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