La Saint-Valentin intègre-t-elle la polygamie et la polyandrie ?

Jeudi 13 Février 2020 - 22:14

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Il y a de quoi se demander si être polygame ou polyandre est un signe de fidélité, de sincérité et de vérité vis-à-vis de l’autre. La fête de la Saint-Valentin expose le comportement des uns et des autres face à la fidélité, l’idéal vers lequel chacun converge.

Que la polygamie ne soit pas prise comme prétexte à un mariage qui n'a pas réussi. Elle vient casser le rythme conjugal et ne renforce pas l’amour mais contribue plutôt à sa destruction. Car l’amour se vit à deux et non à trois. Autrement, la fête de l’amour devient un simple mot cousu de trahison et d’infidélité par manque de sincérité et de vérité. L’amour étant une valeur qui a ses principes.

Une position qui arrange les femmes qui se fient à la fidélité de leurs maris, amoureux ou amis. Elles estiment qu’aucune relation ne peut se bâtir sur l’infidélité car la polygamie ou la polyandrie se rapportent à cela.

Tourissa Malika, une Congolaise d’une trentaine d’année, ne voit pas aussi de sincérité dans une relation partagée entre trois personnes, c’est-à-dire un homme ou une femme vivant avec une personne tierce entretenant une relation extraconjugale. « Tout d’abord, quand on parle des amoureux se sont deux personnes de sexes opposés. On ne peut pas parler d’amoureux qui ont un même sexe. Depuis que Dieu a créé ce monde, une femme ne peut pas avoir deux hommes au même moment. C’est impossible. Elle ne peut pas gérer deux hommes à la fois, parce qu’elle n’a qu’un seul cœur. Il en est de même pour l’homme », a-t-elle indiqué.

Pour elle, chez un homme polygame et une femme polyandre, il n’y a pas de sincérité. C'est une relation, quelle qu’en soit la passion, fondée sur le mensonge. « La vie sentimentale est faite pour être consommée à deux et non à trois », a-t-elle martelé. Avec les temps qui courent, Malika invite les « tricheurs », c’est-à-dire les gens qui « flirtent » avec les autres, exposant leur vie en couple, à témoigner effectivement de leur sincérité en ce jour de la Saint-Valentin. L’idéal, c’est un homme ou une femme pour une seule personne. « La troisième personne qui s’interpose est une ennemie », a-t-elle conclu.  

Arnaud Eldiz pense que la sincérité existe mais tout dépend du sens qu’on lui donne. « Aujourd’hui, un homme peut avoir une femme et une amante. Il peut avoir par exemple une amie qui va à l’école et le soir cette dernière n’a pas le temps de sortir et font tout la journée. Pour cette dernière, son amant est sincère. Mais le soir cet homme est avec sa femme pour célébrer cette fête des amoureux. Ça dépend donc de quel type de sincérité dont on peut parler », a-t-il confié.

D’autres personnes pensent que la polygamie et la polyandrie sont ancrées dans nos sociétés africaines. La question est de savoir comment célébrer l’amour lors d’un jour aussi spéciale. Saturin Samba, un Congolais interviewé, a estimé que la question ne se poserait pas si être polygame est une affaire de mœurs. Pour lui, les débats autour ne sont que les dérivés de l’influence occidentale. «On n’est pas obligé de le montrer. Et pourquoi célébrer cette fête dans ces conditions ? C’est ce qui fait que nous ayons aujourd’hui des attitudes qu’on n’avait pas avant : s’embrasser par exemple en public. L’influence occidentale pèse sur nos habitudes, nos comportements. Je ne suis pas trop pour cette fête », a-t-il argumenté. Et d’ajouter :« Nous avons nos coutumes à nous. Ces attitudes s’imposent en cette période. On prend trop de choses de l’extérieur. Il y a la polygamie. Comment peut-on fêter la Saint-Valentin quand on est polygame ? »

Achille Tchikabaka

Légendes et crédits photo : 

Un couple s'embrassant

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