Lire ou relire : Benoît Moundélé-Ngollo signe son dernier livre, Adieu mes lecteurs

Jeudi 20 Février 2020 - 21:03

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Sous-titré « Le mwana ntsouka de mes livres », cet ouvrage, publié en fin 2019 par Les impliqués des éditions L’Harmattan, est le dix-neuvième et dernier livre de Benoît Moundélé-Ngollo. Il sera officiellement présenté au public le 21 et 22 février à l’amphithéâtre du lycée de la Révolution à partir de 12h.

L’image de couverture présente Benoît Moundélé-Ngollo dans sa tenue traditionnelle de chef coutumier les mains levées en signe d’adieu à ses lecteurs. Cette décision de ranger sa plume au placard pour passer à la méditation fait penser au saint pape Benoît XVI qui, dans une profonde humilité reconnut ses limites physiques et s’était démis de ses fonctions pétriniennes. Dans le domaine de l’art, on citerait dans la foulée Michael Jackson avec son dernier album Invincible, ou plus proche de nous, Koffi Ollomidé dans le « mwana ntsuka » de ses tubes 13e Apôtre.

Il faut un grand courage pour écrire sur des réalités et événements liés à son temps en dénonçant le mal avec constance. Il est de même courageux de déposer son arme en pleine bataille alors que les forces, la verve et l’énergie nécessaires pour continuer d’éveiller les consciences de ses contemporains avec de nouveaux mots, de nouvelles approches phrastiques ne font défaut. De tout cela, l’écrivain Benoît Moundélé-Ngollo en montre l’exemple de façon patente et élégante.

Sur cent quatre-vingt-huit pages, l’auteur plonge le lecteur dans un discours qui glanent du coq-à-l’âne dans son vécu et dans la fiction, des vérités cinglantes et croustillantes selon les vues, avec un arrière-fond moralisateur dans l’ensemble. Amadou Hampaté Bâ, un autre notable et écrivain africain, déclare à propos : « La tradition enseigne qu’il y a toujours un grain de mal dans le bien et un grain de bien dans le mal, une partie de nuit dans le jour et une partie de jour dans la nuit ». Cette dualité n’est-elle pas le propre de toute œuvre humaine ?

Il découle par ailleurs de cet ouvrage le témoignage d’un personnage polyvalent qui sait reconnaître le primat de Dieu dans sa vie et qui trouve dans le bien universel l’idéal de perfection auquel tout Homme sain d’esprit doit tendre car, écrit-il, « l’erreur est humaine certes, mais persévérer dans l’erreur est diabolique ». L’auteur invite, en effet, ces lecteurs actuels et futurs à « bâtir des temples à la vertu » tout en laissant comprendre aux uns et aux autres que « le vecteur du mal n’est pas toujours l’autre ».

Né le 22 septembre 1943 à Tsambitso dans le district d’Oyo, en République du Congo, Benoît Moundélé-Ngollo est un général admis à la retraite. Il a exercé plusieurs fonctions administratives dont celles de ministre des Travaux publics, maire puis préfet de Brazzaville. De 1989 à 2019, il a garni son compteur bibliographique de dix-neuf publications, parmi lesquelles, Piments sucrés sous les tropiques, Sauces piquantes servies chaudes, A bâtons rompus, Fantasmons ensemble un instant dans un Snoprac, Blague à part toute vérité est bonne à dire, Les vautours ou charognards de la République populaire de Lokuta capitale Mbongwana, Incroyable mais vrai.

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Couverture du livre

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