Lékoumou : la protection sociale des autochtones sera évaluée dans six mois

Lundi 24 Février 2020 - 14:45

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Le programme conjoint, gouvernement-agences des Nations unies, visant à faciliter l’accès de cette couche sociale aux services sociaux de base a été lancé, le 24 février, à Sibiti par la ministre des Affaires sociales et de l’Action humanitaire, Antoinette Dinga-Dzondo. Le Fonds pour les objectifs du développement durable qui en a financé à hauteur d’un milliard de FCFA exige des résultats concrets dans un délai de six mois.

Le Congo a été choisi parmi les soixante-quinze pays ayant soumis des requêtes pour bénéficier du financement du programme d’amélioration de l’accès des populations autochtones à la protection sociale, a souligné la ministre des Affaires sociales et de l’Action humanitaire, lors du lancement dudit programme dans le chef-lieu du département de la Lékoumou dont le taux de populations autochtones est estimé à 25%. Ce qui oblige les différents acteurs impliqués dans sa réalisation de travailler d’arrache-pied pour que cette couche sociale sorte de la précarité et que les résultats soient perceptibles dans les délais. «Nous devons montrer ce dont le Congo est capable pour bénéficier des financements supplémentaires qui permettront d’étendre le programme sur toute l’étendue du territoire national, notamment dans la Likouala, la Sangha, le Niari et d’autres localités où vivent les populations autochtones dans l’attente de l’amélioration de leur protection sociale », a fait savoir la ministre Antoinette Dinga-Dzondo.  

Dans son mot de circonstance, la représentante de l’Unicef Micaela Marques De Souza, représentant le coordonnateur du système des Nations unies, a rappelé que 65% d’enfants autochtones ne sont pas scolarisés, 40% souffrent de malnutrition chronique, plus de 50% d’entre eux n’ont pas d’acte de naissance. Le programme qui vient d’être lancé devrait donc permettre d’améliorer ces indicateurs jugés alarmants en renforçant les capacités des services de protection sociale de ces populations, de réformer l’offre et générer une demande de services sociaux de qualité dans les secteurs dont la santé, éducation. Il sera aussi question d’assurer leur accès à la terre pour des activités agricoles et aux documents administratifs pour ne pas être apatrides. « Ce programme vient appuyer les efforts du gouvernement congolais à réduire les disparités entre les populations des milieux urbain et rural, les bantous et les autochtones », a expliqué la diplomate onusienne. 

A propos du choix porté sur le département de la Lékoumou tandis que celui de la Likouala regorge plus d’autochtones, le représentant du Programme alimentaire mondial, Jean-Martin Baeur, expliquait lors de la réunion du comité de pilotage, le 19 février, à Brazzaville, que les conditions d’accès dans la Likouala devraient logistiquement prendre du temps alors que le délai fixé par le pourvoyeur de fonds est de six mois. Par ailleurs, le département de la Lékoumou bénéficie déjà d’un projet dénommé ‘’Système intégré de protection de l’enfance’’ mis en place par l’Unicef. Ce projet, selon le diplomate onusien, constitue donc le fondement pour bâtir le présent programme l’objectif étant de partir des besoins de l’enfant pour aborder les questions de protection sociale de façon générale.   

La préfète de la Lékoumou, Micheline Nguessemi, a salué la volonté de l’exécutif et de ces partenaires des Nations unies de mettre en œuvre ce genre de projets pour ne laisser aucune couche sociale au bord de la route. « Cette vision d’équité sociale mérite d’être acclamée », a-t-elle déclaré. La phase du programme lancé à Sibiti est une expérimentation, a expliqué la ministre des Affaires sociales. Si les résultats attendus dans six mois sont probants, le programme sera consolidé. Le premier rapport doit être présenté en juillet prochain.  

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La ministre des Affaires sociales lançant le projet Photo 2 : Une des représentants des associations des populations autochtones

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