Coronavirus. Le monde à la recherche de réponses concertées

Jeudi 9 Avril 2020 - 14:17

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Les dirigeants mondiaux s'efforcent de surmonter leurs divisions pour apporter des réponses concertées à la pandémie de Covid-19 qui menace la planète d'un crash économique sans précédent.

Alors que plus de la moitié de l'humanité est placée en quarantaine, des secteurs entiers de l'économie mondiale sont à l’arrêt, relève l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Un demi-milliard de personnes risquent de tomber dans la pauvreté. Les échanges commerciaux pourraient s'effondrer jusqu'à un tiers cette année et pas moins de 1,25 milliard de travailleurs risquent d'être directement affectés. Dans ce contexte, le Conseil de sécurité de l'ONU tentait jeudi de surmonter ses divisions, notamment sino-américaines, à l'occasion d'une réunion en visioconférence consacrée au Covid-19. Une première depuis le début de la crise. Selon des diplomates, les positions évoluent dans le bon sens et Washington aurait accepté de ne plus insister sur un virus d'origine chinoise, formulation qui suscitait les réactions de Pékin.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres devra toutefois parvenir à unifier une instance divisée entre membres permanents et membres non-permanents. Il a souligné que ce n'était pas le moment des critiques, mais celui de l'unité et de la solidarité pour arrêter ce virus, alors que le président américain Donald Trump a vivement mis en cause l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour sa gestion de la crise.

Symbole de la gravité exceptionnelle de la situation, la coalition menée par l'Arabie saoudite et engagée depuis cinq ans dans un conflit impitoyable avec la rébellion des Houtis au Yémen, a annoncé un cessez-le-feu à partir de 09H00 GMT pour prévenir une propagation du coronavirus.

Les pays de l'UE devaient pour leur part tenter une nouvelle fois jeudi de s'entendre sur une réponse concertée à la crise, après l'échec mercredi d'une première réunion. La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a appelé les 27 à être côte à côte pour répondre à la crise avec des mesures budgétaires mais de profondes divisions opposent notamment les pays du Sud du continent à l'Allemagne et aux Pays-Bas qui rejettent toute mutualisation des dettes publiques.

Confrontés à des cours au plus bas en raison de la pandémie, les principaux pays producteurs de pétrole, Opep et Russie en tête, devaient eux aussi tenter de s'entendre dans la journée sur une réduction de production équivalant à 10% du débit mondial.

Autre fait marquant de la journée de jeudi, c'est sans la présence de fidèles que le pape François a célébré la messe de la Cène, le dernier repas de Jésus à la veille de sa mort et un temps fort de l'année liturgique. Les autorités de plusieurs pays sont sur le qui-vive pour cette fête qui donne traditionnellement lieu à des réunions de famille. Comme en Irlande, où des barrages routiers ont été mis en place pour éviter toute violation des règles de confinement. En Espagne, où les processions retraçant les étapes de la Passion du Christ restent une tradition populaire très vivace, les fidèles vivent au rythme des retransmissions des marches des années précédentes.

Des pays comme l'Autriche, le Danemark, la Norvège, la Grèce et la République tchèque, jugeant la pandémie sous contrôle sur leurs territoires, ont annoncé la levée prochaine de certaines restrictions mais l'OMS a mis en garde contre toute tentation d'assouplir précocement le confinement alors que l'Espagne, l'Italie et la France relèvent une tendance à la baisse de la tension hospitalière.

 

Bénédicte de Capèle avec AFP

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