Covid-19 : les culturels congolais n’oublient pas Cyriaque Bassoka

Samedi 25 Avril 2020 - 17:25

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Les culturels ne cessent d'évoquer la mémoire de Cyriaque Bassoka, décédé le 9 avril et inhumé huit jours plus tard en France. Pour la plupart d'entre eux, la mort de ce dernier est une perte pour la musique congolaise en particulier et africaine en général.                                

Ange Pongault : « La disparition de Cyriaque Bassoka est une perte pour la musique congolaise. Les gens comme lui on n’en a pas beaucoup »

Le souvenir que Ange Pongault, ancien producteur, garde de l'illustre diasparu, c’est qu’il fait partie des jeunes congolais, sinon des jeunes noirs qui se trouvaient dans des milieux mondains (soirées culturelles) dans les années 1980, à l’instar de Claudy Siar, Alphadi, … Il a eu à bénéficier des conseils de Cyriaque quand il a décidé de se lancer dans la production. Cyriaque lui a donné le descriptif exact, notamment les éléments qu’il voulait pour pouvoir concocter sa formule à lui. C’est donc grâce à Cyriaque Bassoka, que Ange Pongault, a pu contourner certains pièges pour rentrer dans la production.

« La mort de Cyriaque Bassoka est une perte pour la musique congolaise. Les gens comme lui on n’en a plus beaucoup. A l’époque à Paris (France), on n’avait des gens comme Glenn, Cyriaque Bassoka, Anytha Ngapy (le pionnier qui nous a tous mis sur l’exemple à suivre pour tous ceux qui veulent faire de la musique congolaise). Anytha Ngapy et moi avions des activités parallèles. Lui assureur et moi dans la communication, alors que Glenn tout comme Cyriaque étaient à fond dans la production. C’est pour cela que je peux dire c’est une perte énorme parce que comme beaucoup, il est parti sans pour autant passer la main à un jeune frère, parce qu’il travaillait en solo. Il aurait pu aider nos jeunes frères comme Bebert Etou qui arrive avec un certain dynamisme. A nous qui sommes restés d’apporter une touche à cette jeunesse », a déclaré Ange Pongault.

Hugues Gervais Ondaye : « J’ai perdu un de mes grands soutiens professionnels »

Cyriaque Bassoka, a été pour Hugues Gervais Ondaye, commissaire général du festival panafricain de musique (Fespam), un grand frère, un ami, un confident, dit-il. Depuis 2005, Cyriaque Bassoka, confie Hugues Gervais Ondaye, n’a raté aucune édition de Feux de Brazza, et s’occupait de la représentation Europe, de la distribution des produits de Feux de Brazza. Ensemble, ils ont lancé le deuxième programme de ce festival, celui de la production du meilleur groupe de chaque édition, faisant ainsi de cet évènement un label de production phonographique. Le tout premier groupe a été Bana Batéké avec l’album Ezaleli. « Cyriaque a été avec moi sur tous les fronts. De Feux de Brazza à l’élection de Brazzaville au réseau des villes créatives en passant par l’animation du stand du Fespam au Babel Med de Marseille (France), le Salon mondial du tourisme, à mon élection au bureau exécutif du Conseil international de musique et bien d’autres. J’ai perdu un de mes grands soutiens professionnels. Un vide difficile à combler », a-t-il dit.

Djoson philosophe : « La mort de Cyriaque Bassoka est une grande perte pour la musique congolaise et africaine »

Cyriaque Bassoka production s’occupait de la distribution digitale des produits de l’artiste musicien Djoson philosophe. Il travaillait aux côtés d’Anytha Ngapy production et Scorpions de Clesh Atipo pour la distribution physique de ses albums « The Winner » et le tout dernier « Multicolor ». Son tout dernier contact avec Cyriaque, témoigne-t-il, c’est lors de la fabrication des CD « Multicolor » à l’usine en France. « La mort de Cyriaque Bassoka est une grande perte pour la musique congolaise en particulier et africaine en général », estime Djoson.

Raymond Nti : « La disparition de Cyriaque Bassoka risque d’entraîner le silence de notre musique dans l’hexagone »

L’administrateur secrétaire général du groupe Extra musica zangul, gérant de la société Ibroks, Raymond Nti, a indiqué que Cyriaque Bassoka, a été l’un des lieutenants de la musique congolaise en Europe, le seul qui croyait encore aux talents des artistes congolais et à l’épanouissement de leur musique. Il se souvient de ses conseils en 2014, lorsqu’il signait avec lui le contrat de distribution physique pour l’Europe et numérique de l’album « Contentieux » de Roga-Roga. Conseils qui lui ont permis de renforcer la plateforme communication d’Extra musica et de comprendre les enjeux actuels de la production phonique de la musique congolaise. « Raymond, Roga-Roga a le potentiel pour devenir un artiste majeur en digital. Cela demande du travail, de la disponibilité et de l’engagement. Concentres-toi, donnes-toi les moyens », disait Cyriaque« La disparition de Cyriaque Bassoka risque d’entraîner le silence de notre musique dans l’hexagone », a lancé Raymond.

Rappelons que Clément Ossinondé dans son article intitulé : Cyriaque Bassoka, magnat de la production et de la distribution musicale, a fait savoir que Cyriaque Bassoka Productions, possédait un portefeuille de plus d’une centaine d’artistes, et avait continué à produire et à encourager les différentes générations de musiciens ci-après : Ladis Arcade,  Prince Yannick, Beckesset, Harsenal Hebert, Les Bantous, Roga-Roga, Rufin Hodjar, Shody, Romain Gardon, Manda chante, Lambert Kabako, Mack Makundu, Key Kolos, Penneck, Yabongo Lova, Maître Jolle, Le grand G,Chris Kimani, Belle Aniélé, Djoson Philosophe, Reiche Souare, Général Djo Christ, Chérile Owêlo, Sinto Magenza, Gaulard Nianzi, Ba Tyriker Didace, Extra Musica, Yvon Moumpala, Zaïko « Sève », Papy Bastin, etc, Sont ainsi dévoilés ceux qui constituent  les promoteurs des  meilleurs albums produits ou distribués au cours de l’année 2019 et 2020, par “Cyriaque Bassoka productions”, une des rares  éditions  congolaises qui était encore en fonction en France.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : Cyriaque Bassoka (crédit photo/ DR)

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