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Portes entrouvertes

Lundi 18 Mai 2020 - 9:52

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Un mois et demi que le commerce de biens divers, en dehors de l'alimentation, est resté fermé à Brazzaville et sur le territoire national. C'est long, angoissant, désespérant pour les tenanciers des échoppes du commerce général. La faute à la pandémie du Covid-19 qui, dans sa course effrénée, a mis tout sens dessus-dessous donnant du fil à retordre aux décideurs publics et aux experts les plus astucieux.

Comment le beau monde des marchands de matériaux de construction, du vêtement, de la mode, de la vaisselle ; comment les restaurateurs ont-ils  essayé, pendant tout ce temps, de garder la tête hors de l’eau ?  Prenons-en le cas précis des commerçants. Par Poto-Poto, dans le troisième arrondissement de Brazzaville, lieu animé du trafic du gros et du détail tenu presqu’exclusivement par la communauté ouest-africaine, on a observé depuis le début du confinement des scènes qui rappellent que l'homme n'est jamais à court d'idées.

En apparence, toutes les boutiques du périmètre du marché de Poto-Poto, comme celles des autres quartiers de la ville, frappées par la mesure de fermeture, sont portes closes. Elles sont toutes cadenassées. Pourtant, les propriétaires de ces places sont là, debout ou assis tout autour, le regard circulaire comme s'ils visaient d'éventuels cambrioleurs. N'oublions pas que pendant quelques jours, heureusement avec une ampleur limitée, des malfaiteurs étaient passés à l’acte chez certains d’entre eux en dévalisant leurs boutiques. 

En fait, ces hommes sont devant leurs magasins pour répondre à la moindre demande d'achat. Quand le colloque avec le client qu’ils ont fini par attirer vers eux s'avère concluant, ils jettent un coup d'œil alentour pour aviser qu'aucun agent des services de répression n’est en repérage, puis le tour est joué. Par une porte dérobée ou par la principale ouverte de moitié, la marchandise est livrée en mode confinement sans le moindre fracas. Autant d'astuces donc depuis la mise en place des mesures de lutte contre le Covid-19.

Si on signale les cas de particuliers qui font du transport en commun moyennant une palme accrochée à leur voiture personnelle pour simuler un convoi funèbre, on voit que les commerçants de la capitale ont aussi eu leur protocole anti oisiveté : ne pas complètement fermer. A ce jour, les Brazzavillois semblent en quête d’une annonce de réouverture qui les ferait bondir de joie. Pour autant les restrictions et les contraintes ne seront pas toutes levées étant donné la progression de la maladie. Au fond, nous vivons une époque exceptionnelle dont on ne mesure pas encore la nature des modifications qu'elle va apporter à nos habitudes.

 

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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