Opinion

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Sommée de dire

Samedi 23 Mai 2020 - 16:54

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L’Organisation mondiale de la santé-OMS- est sur la sellette. Et pour cause, certains de ses membres les plus influents, au nombre desquels les Etats-Unis d’Amérique, lui demandent une autoévaluation en profondeur en rapport avec sa gestion de la crise du Covid-19. Au vu de quoi, ils décideront ou non de continuer à lui apporter l’aide dont elle a besoin pour fonctionner normalement.

Pour cette raison, les experts du système sanitaire du concert des nations se sont retrouvés les 18-19 mai en vidéoconférence afin de se parler à eux-mêmes. A la vérité, débattre de la série de questions qui taraudent les esprits depuis l’apparition, courant le mois de décembre passé, de l’épidémie qui est devenue des semaines plus tard, la pandémie du coronavirus.

L’OMS a-t-elle pris la mesure du danger que représentait la maladie à ses débuts en Chine ? A-t-elle alerté les Etats à temps ou a-t-elle trainé les pieds se contentant de petites alertes de routine ? A-t-elle pris fait et cause pour la Chine qui l’aurait ainsi menée en bateau faussant chiffres et pistes de riposte comme on l’entend dire dans certaines capitales du monde ?

Le directeur général de l’OMS est-il un inconditionnel de Beijing comme le développait à charge, il y a quelques jours, sur les plateaux d’une grande chaîne de télévision, un chercheur du Vieux continent basé à Hong-Kong ? Les comptes que l’on demande à la Chine en lien avec la pandémie sont-ils exempts d’arrière-pensées politiques ou participent-ils d’une lutte d’influence qui oppose sur la place publique, depuis de longs mois, les deux grandes puissances actuelles que sont les Etats-Unis et la Chine ?

Ce sont autant de questions qui dénotent un malaise grandissant au sein de la charpente diplomatique du monde. On s’attaque à l’OMS comme on s’attaque à l’Onu sur plusieurs sujets de politique internationale. Si elle veut redorer son blason terni par les péripéties de la crise du Covid-19, l’OMS et ses dirigeants sont tenus de dire ce qu’ils savent de cette pandémie d’ampleur inédite.

Par contre, le bilan attendu de l’agence des Nations unies en charge des questions de santé à l’échelle planétaire ne pourrait être profitable à tous que si la recherche de la vérité se déroule dans un climat de confiance mutuelle. Or les ravages de la maladie sont tels que beaucoup de ceux qui demandent à l’OMS de faire le point risquent de perdre leur sang-froid. Avec le risque de voir la science pâtir de nos humeurs. 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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