Navigation : la reprise du trafic fluvial sur fond d’inquiétude

Mardi 26 Mai 2020 - 16:00

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Le trafic sur le corridor Bangui-Brazzaville devrait reprendre à partir du 10 juin prochain. Mais, les moyens mis à disposition de l’opérateur en charge d’entretien des voies navigables sont limités cette année pour assurer la fluidité et la sécurité de la navigation fluviale.

Les opérations de balisage sur les voies navigables ont commencé cette année avec un léger retard. Un baliseur a quitté Brazzaville, le 21 avril, pour Ouesso via le fleuve Congo et la rivière Sangha. Après cette étape, il va remonter sur le fleuve Oubangui jusqu’à Bangui en République centrafricaine (RCA), a indiqué le coordonnateur du Groupement d’intérêt économique et du service commun d'entretien des voies navigables (GIE-SCEVN), Alexis Dekoïsset.

Le corridor fleuve Congo-Oubangui est un axe vital pour les échanges commerciaux entre la République du Congo et la RCA. Plus de la moitié des besoins en carburant de la RCA et d’autres produits de première nécessité transitent par le fleuve.

Avec la crise sanitaire de coronavirus (Covid-19) et la baisse des subventions destinées à l’opérateur d’entretien, les mois et années à venir seront difficiles pour ce secteur. Le coordonnateur du GIE se veut rassurant en dépit des inquiétudes.

« La pandémie de coronavirus a un impact sur le travail. Nous avons connu un retard de dix jours, avant de débuter la campagne fin avril. Il fallait d’abord doter les membres d’équipage en matériels de protection et chercher à mobiliser les ressources financières. En ce moment, nos équipes ne travaillent qu’avec le strict minimum en ce qui concerne le carburant et les consommables de balisage », a expliqué Alexis Dekoïsset.   

La campagne de balisage est un travail de longue haleine qui dure plusieurs semaines. Au fur et à mesure que le baliseur remonte le fleuve, il émet un avis aux navigateurs permettant aux usagers du fleuve, notamment les armateurs et les équipages des bateaux, de pouvoir reprendre la navigation. Par exemple, dès que le baliseur a fini son travail à Ouesso et Mossaka, les trafics peuvent déjà reprendre sur ces deux tronçons fluviaux.

Les subventions des États attendues…

La difficile préparation de la saison de navigation 2020 relance le débat sur le financement des activités du Service commun d’entretien des voies navigables, une structure interétatique créée vers les années 70 par le Congo et la RCA. Depuis la réforme de 2007, faisant évoluer la structure en un GIE, les deux pays se sont engagés à financer les activités d’entretien des eaux inter-États. Malheureusement, les contributions financières arrivent au compte-gouttes.

La structure interétatique a bénéficié d’un appui financier de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC), devant lui permettre de renouveler sa flotte, de se doter en matériels consommables et moteurs. Les procédures de versement de cette subvention sont lentes, ce qui ne favorise pas le bon déroulement des activités du GIE-SCEVN. « Nous réitérerons notre demande d’aide auprès des autorités des deux pays pour que la voie puisse desservir l’hinterland du Congo et de la RCA. Telles que les choses sont parties sans appui les années à venir vont être très difficiles pour la voie navigable », a alerté Alexis Dekoïsset.   

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

- Une embarcation sur le fleuve Congo/Adiac

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