Contentieux électoral au Burundi : Agathon Rwasa saisit la cour constitutionnelle

Samedi 30 Mai 2020 - 12:36

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Candidat malheureux à la récente présidentielle au Burundi, Agathon Rwasa a déposé un recours à la cour constitutionnelle pour cause d’« irrégularités ».

« Nous venons de déposer notre dossier de recours à la Cour constitutionnelle », a déclaré Agathon Rwasa, chef du Conseil national pour la liberté (CNL), à la sortie, le 28 mai, de la Cour constitutionnelle, affirmant avoir « produit des preuves qu’il y a eu une fraude massive ».

Charles Ndagijimana, président de la Cour constitutionnelle et ses collaborateurs, disposent de huit jours pour confirmer ou infirmer ces allégations. Et partant remettre en cause ou valider les données de la commission électorale qui a déclaré le général Évariste Ndayishimiye vainqueur avec 68,72 % des voix, loin devant Agathon Rwasa (24,19 %).

Si aucune mission d’observation étrangère n’avait été accréditée par le gouvernement, Agathon Rwasa est conforté par les rapports fournis par de nombreux journalistes locaux. Et surtout l’église catholique qui avait déployé 2716 observateurs le jour du scrutin. Lesquels ont eux aussi relevé « beaucoup d’irrégularités quant à la liberté et la transparence du processus électoral ».

L’église catholique a dénoncé, entre autres, « la contrainte exercée sur certains mandataires à signer d’avance le dépouillement du contenu des urnes, le bourrage de certaines urnes, le vote à la place de défunts et de réfugiés, les procurations multiples et donc invalides, le fait qu’il y ait eu dans certains bureaux de vote des électeurs qui ont voté plus d’une fois ».

Agathon Rwasa semble être conscient du biais de la justice burundaise. Avant même le verdict de la cour constitutionnelle, il a promis de recourir à la Cour de justice de l’Afrique de l’Est (EACJ) si son recours était rejeté. Le sort donc de cet opposant repose entre les mains de la justice. Obtiendra-t-il satisfaction ? Des questions qui trouveront sans nul doute réponses dans un proche avenir.

Josiane Mambou Loukoula

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