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Et si des églises pourraient rouvrir !

Samedi 6 Juin 2020 - 16:08

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Eh bien, si cela est fait sans que la courbe de contamination puisse décroitre considérablement, disons-le sans langue de bois,  cela pourrait aggraver le risque de transmission locale du coronavirus surtout au niveau des localités de la zone n°1 dite de déconfinement progressif, notamment Brazzaville et Pointe-Noire.

Ne nous cachons pas de face, car la façon que certains fidèles des églises dites de réveil et autres se comportent dans des quartiers de nos villes laisse à désirer. « Pourquoi arborer le cache-nez, alors que mon Dieu est là pour me protéger », propos scandaleux d’un fidèle d’une église que nous taisons le nom. Ce genre de croyants sont nombreux et ne portent la bavette qu’à l’approche de l’agent de l’ordre.

Avec les vendeurs et vendeuses des marchés, la force de l’ordre à maille à partir pour faire respecter des mesures barrières, spécifiquement la distanciation physique et le port des masques, combien de fois dans des églises où il y a trop d’enfants quelquefois inconscients. La liesse, qui caractérise les fidèles et hommes de Dieu de toute obédience quand ils se retrouvent entre eux, surtout qu’ils sont restés plusieurs semaines sans être ensemble, serait une vraie occasion pour eux de fouler aux pieds les règles barrières.

Oui, il est clair que rouvrir les églises, surtout dans la zone n°1, s’avère un « grand danger », car  on ouvrirait la porte à la grande contamination locale. Que la coordination nationale de riposte à la pandémie du coronavirus et les pouvoirs publics continuent d’être regardants sur la pression qu’exercent sur eux les responsables religieux qui ont maintenant un seul mot sur leur lèvre : «  la réouverture des églises ». Et certains ont même déjà fixé de date butoir : le 21 juin, comme s’ils se substitueraient aux pouvoirs publics et à la coordination. Et la question que nous nous posons est la suivante : En procédant par la pression, est-ce que ces responsables religieux mesurent bien l’ampleur du risque qu’ils prennent ? 

Oui, nous savons bien que ces responsables religieux sont des leaders d’opinion, capables de faire passer au niveau des fidèles un certain nombre d’informations liées à la pandémie du coronavirus, mais une chose est vraie, l’heure n’est pas encore aux grands regroupements dans des églises. Pourquoi ne procéderaient-ils pas dorénavant à la manière dont l’école à domicile à fonctionner avant sa réouverture, c’est-à-dire passer par l’expérimentation de l’ « église à domicile » où chaque congrégation à travers des chaînes de télévision ou la radio voire la presse écrite passerait des informations et des évangiles en rapport avec la lutte contre le coronavirus ? Et cela arriverait, nous sommes bien certains, à leurs fidèles et aux différents croyants.

Comme on le voit, la reprise coûte que coûte des églises n’est pas du tout un argumentaire soutenable si et seulement si les statistiques des contaminés ne sont pas véritablement en baisse, car ces responsables religieux ont d’autres canaux pour atteindre leurs fidèles. Et s’il y a trop d’insistance et de pression, donc il y a simplement autre chose.

L’école a repris parce qu’il y avait une nécessité, c’est-à-dire la formation pour éviter le décrochage scolaire chez les apprenants et surtout la silhouette d’une année blanche qui planait sur la tête des parents et des enfants. D’où toutes des mesures ont été prises allant de l’école à domicile, en passant par la distribution des fascicules et l’amplification des mesures barrières jusque dans les salles de classe. Dites-moi, est-ce qu’il y a aussi une année blanche au niveau des églises ?

Faustin Akono

     

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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