Les immortelles chansons d’Afrique : «L’oiseau rare » de Bakunde Ilo Pablo de l’orchestre Zaïko Familia Dei

Jeudi 2 Juillet 2020 - 20:06

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Batteur, auteur-compositeur, Bakunde Ilo Pablo a marqué, d’une empreinte indélébile, l’année 1989 avec sa brillante chanson « L’oiseau rare », enregistrée au studio Madeleine en Belgique, quelque temps après l’implosion de Zaïko Langa Langa.  

« L’oiseau rare » est un titre emprunté à une œuvre de Pamelo Mounk’a avec l’orchestre « Les Fantômes », composé des frères Mountouari (Kosmos et Pierre), Ange Linaud, Jean Saïdou, Miénandi Michou, etc. Dès son lancement sur le marché du disque, ce morceau est accueilli avec enthousiasme, tant par la critique que par les mélomanes. Il place, de facto, l’orchestre Zaïko Familia Dei au firmament de la musique kinoise. La danse « Machette Likuangola » lancée par l’animateur Bébé Atalaku enflamme désormais les pistes de danse, c’est l’agitation du côté de Nyoka Longo qui tente de restructurer Zaïko Nkolo Mboka,  mais en vain. Il faut cependant attendre une année après pour qu’il contre l’offensive menée par ses rivaux.

Notons que plusieurs facteurs ont été à la base du schisme de Zaïko. Comme nous l’expliquait le musicographe Mfumu Fylla qui nous a quittés dans la nuit du 24 au 25 juin 2020 et à qui nous rendons un hommage appuyé : « Après le succès de la chanson Muvaro, Zaïko acquiert des instruments. Le groupe se constitue en société administrée par Nyoka Longo pour un mandat de deux ans renouvelable. Le premier mandat est positif. Le second ne l’est pas. Surtout sur le plan financier, la situation est alarmante. En outre, Nyoka est de plus en plus tenté par l’abus d’autorité. Deux voix s’élèvent. Ilo Pablo et Bimi Ombale suggèrent que les dispositions retenues quelques années auparavant soient appliquées. Jossart s’y oppose. Il n’accepte de céder sa place que si le nouvel administrateur accepte de gérer aussi bien les éléments naturels que mystiques. Devant l’intransigeance de Nyoka à céder globalement les attributs du pouvoir, les autres décident donc de quitter Zaïko ». L’orchestre se scindera en deux.

Le 6 mai 1988, les dissidents créeront Zaïko Familia Dei dont voici l’ossature : chant : JP Buse, Bimi Ombale, Léngi Lénga, Jo Moplat. Guitares : solo et accompagnement- Avedila, Beniko, mi solo- Jimmy Yaba, basse- Kabamba. Clavier : Malukusa. Batterie : Ilo Pablo et Njoli. Animation : Bébé et Marius. Congas : Mandzeku. Ces musiciens ont contribué à la gloire de Zaïko Langa Langa. Soulignons qu’en dehors de Bimi qui débuta sa carrière comme batteur, Ilo Pablo est l’un des rares batteurs, sinon l’unique à avoir composé plusieurs titres à succès dans l’univers musical zaïrois. Lors du premier crash de Zaïko, le 4 décembre 1974, causé par le départ de Wemba, Evoloko, Mavuela et plus tard Bozi, c’est sa mémorable chanson « Eboza », qui remit l’orchestre sur scelle. Né le 1er mai 1951 à Léopoldville, Bakunde est mort le 20 septembre 2011 à 60 ans. Il a été batteur dans le groupe Chem-Chem Yétu, puis a évolué avec la chanteuse Etisomba. C’est en 1974 qu’il a intégré Zaïko pour remplacer Mérijo. Il a participé à l’édification de Zaïko Familia Dei.     

 

  

      

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

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