Invention : un chercheur congolais génère de l’énergie électrique à partir des plantes

Jeudi 9 Juillet 2020 - 21:16

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Au Congo, Vital Nzaka fait partie de ces jeunes scientifiques qui consacrent du temps pour développer et mettre au point des mécanismes pouvant faciliter la vie. Dans sa quête de l’innovation écologique, il est parvenu à utiliser l’amidon contenu dans le manioc pour fabriquer des piles et produire de l’électricité.

La jeunesse africaine se démarque considérablement par son génie créateur. Produire de l’électricité grâce aux plantes est une évidence que de nombreux chercheurs dans le monde tentent de faire accepter aux Etats. Au Congo, Vital Nzaka, plus connu sous le nom de Vitium, s’est lancé dans ce pari fou, aux premiers abords. La trentaine révolue, le chimiste congolais est un grand passionné des sciences et de la technologie depuis son adolescence. Ses premiers essais remontent à la fin des années 1990.

Dans sa quête scientifique, Vital Nzaka a récemment développé une pile plante qui fonctionne à base d’amidon de manioc et au lithium, un métal léger. Elle a une autonomie de deux semaines et peut être rechargée. Grâce à sa puissance, elle peut servir à fournir en énergie des appareils tels que des ampoules, des radios, des télécommandes et d’autres objets qui nécessitent l’utilisation de piles. 

Alors qu’il ne travaille qu’avec des moyens limités dans son atelier situé dans le sixième arrondissement de Pointe-Noire, Ngoyo, Vital Nzaka recourt essentiellement aux énergies renouvelables. A partir des procédés clairs, il est parvenu à démontrer que les plantes possèdent des capacités de production de l’énergie électrique particulièrement efficaces, basées sur le processus de photosynthèse. En effet, les plantes vertes synthétisent des matières organiques grâce à la lumière du soleil, en absorbant le gaz carbonique de l'air et en rejetant l'oxygène.

Selon lui, ces végétaux sont une source d'énergie saine qui peuvent servir à soulager le Congo de la desserte en électricité, marquée par des délestages récurrents. Le scientifique congolais veut donc combler ce déficit qui affecte le potentiel économique et la situation sanitaire du pays. Aussi souhaite-t-il apporter de la lumière à des millions d’Africains.

Par ailleurs, avec les plantations de manioc, estime l’inventeur congolais, on peut lutter contre la désertification et la destruction de la couche d’ozone en produisant de l’oxygène dans l’air. « Plusieurs plantations de manioc peuvent servir à alimenter toute une ville. Etant une énergie renouvelable, il semble moins coûteux et plus durable qu’un barrage hydroélectrique », a-t-il souligné.  

Son engagement : fabriquer des objets de première nécessité à moindre coût, ainsi que relever le niveau et la qualité de vie de  population rurale. Il compte à ce jour plusieurs inventions à consonance écologique, qui forcent l’admiration telles que la lampe-charbon, l'allume-feu à base des yeux de poisson frais, des brosses à dents électriques au charbon de bois capables de recharger un appareil électrique tel un téléphone portable.  

Cependant, Vital Nzaka déplore le fait que ses inventions peinent à être vulgariser faute de moyens financiers considérables. Il plaide pour des accompagnements et partenariats en vue d’étendre ses recherches et les faire connaitre à un large public, publier des ouvrages à ce propos, protéger ses inventions et construire un grand laboratoire. « Ce que je fais ne sort pas du néant et j’ai déjà plusieurs essais qui détaillent tout le processus de fabrication de mes inventions », a-t-il déclaré.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1-Des piles faites à base de manioc/ DR 2-Vital Nzaka, auteur des inventions scientifiques/DR

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