La Covid-19 : la BAD inquiète des effets futurs de l’inflation économique en Afrique

Jeudi 9 Juillet 2020 - 16:45

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Dans l’esprit de manifester son inquiétude quant aux conséquences que pourra engendrer la Covid-19 sur les économies africaines, la Banque africaine de developpement (BAD) a publié, le 8 juillet, un rapport présentant les perspectives économiques de l’Afrique pour l’année 2020.      

Selon le document, les déficits budgétaires en Afrique devraient doubler et atteindre 8 % du Produit intérieur brut (PIB) à cause de la pandémie de Covid-19. Et cet accroissement découle principalement des perturbations liées aux approvisionnements en ressources alimentaires et énergétiques, car elles sont pour la plupart importées. Mais, pour de nombreux autres pays, la chute brutale de la demande agrégéée en raison du confinement et des autres mesures restrictives, a facilité les pressions inflationnistes, surtout pour les économies à faible intensité en ressources.

« De façon générale, en dépit de la probable augmentation de l’inflation globale, qui concerne les prix des produits alimentaires et de l’énergie de base, l’inflation sous-jacente pourrait se stabiliser jusqu’au retour de la demande une fois que la pandémie est placée sous contrôle », souligne la BAD, en s’inquiétant par ailleurs sur le fait que les dépenses budgétaires expansionnistes pourraient doubler les déficits budgétaires qui sont déjà élevés. Cependant, il est probable que les conséquences économiques liées à la Covid-19 ouvrent aussi la voie à des réponses de politique budgétaire expansionniste dans toutes les économies africaines, ce qui creuserait davantage les déficits budgétaires du continent. C’est pourquoi, en 2020 ces déficits devraient doubler et atteindre 8 % du PIB.

« Cette évolution défavorable de la situation budgétaire pour l’Afrique aurait pour origine une augmentation des dépenses budgétaires, en raison de la prise en charge sanitaire de la Covid–19, notamment les allocations chômage, les subventions salariales ciblées et des transferts directs ainsi que des réductions et des reports d’impôts », révèle le rapport.
  

Une prévision des pertes en termes de PIB à l’ordre d’environ cent quarante-cinq milliards de dollars américains attendue

Pour la Bad, la contraction projetée de la croissance en 2020 pourrait coûter à l’Afrique des pertes énormes en termes de PIB de l’ordre de cent quarante-cinq milliards de dollars américains et cent quatre-vingt-neuf milliards de dollars sur les deux mille cinq cent quatre-vingt-dix milliards du PIB projeté en 2020 avant l’apparition de la Covid–19. Ainsi, une partie de ces pertes pourrait se poursuivre en 2021, notamment dans la mesure où la reprise attendue ne serait que partielle. Alors que les pertes du PIB prévues pour 2021 pourraient se chiffrer entre vingt-sept et quarante-sept milliards de dollars par rapport aux prévisions PIB de deux mille sept cent soixante milliards de dollars, plus précisément dans le contexte non marqué par la pandémie de la Covid-19.

« Entre 2020 et 2021, les pertes cumulées du Pib pourraient être entre cent soixante-treize et deux cent trente-six milliards de dollars américains. Les économies les plus affectées seront celles dont le système de santé est fragile. Elles dépendent fortement du tourisme, du commerce international et de l’exportation des denrées, mais aussi celles qui sont lourdement endettées et dont l’économie repose en grande partie sur des apports financiers internationaux devenus volatiles », a encore prévenu la Bad en concluant que l’impact global de la pandémie sur les résultats socioéconomiques reste cependant incertain. Il va dépendre de l’épidémiologie du virus, de la gravité de ses impacts sur l’offre et la demande, de l’efficacité des réponses au niveau des politiques publiques et de la persistance des changements de comportement.

Rock Ngassakys

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