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Et les deux Congo …

Lundi 20 Juillet 2020 - 12:42

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Que les deux Congo se rapprochent et manifestent de façon ostensible leur volonté de travailler la main dans la main au développement de l’Afrique centrale, au renforcement de sa sécurité, à la protection de son environnement comme cela s’est fait jeudi dernier lorsque Félix Tshisekedi et Denis Sassou N’Guesso se sont entretenus longuement à Brazzaville confirme, s’il en était besoin, le fait que les choses bougent dans le bon sens au cœur même de cette partie du continent.

 

S’étant trop longtemps regardés, comme on dit, en chiens de faïence alors même que les peuples des deux pays sont intimement mêlés depuis des siècles, des millénaires même, les plus hautes autorités des deux Etats ont clairement marqué leur volonté de tout mettre en œuvre pour que les problèmes auxquels ils se heurtent maintenant soient résolus d’un commun accord. Et la communauté mondiale dans son ensemble ne peut que s’en réjouir étant donné la position stratégique qu’occupe et occupera de plus en plus le Bassin du Congo au cœur même du continent.

 

Il est évident, en effet, et depuis fort longtemps que seule l’intégration régionale, avec les effets très concrets que génèrera l’abaissement des frontières plus ou moins artificielles élevées entre les Etats tout au long de l’ère coloniale, permettra de résoudre les mille et un problèmes qui ont résulté du Traité de Berlin signé en 1885.  Et le fait que les deux capitales les plus proches au monde, assises de part et d’autre du deuxième plus grand fleuve du globe, affirment haut et fort leur volonté d’agir dans ce sens ne peut qu’accélérer fortement ce processus dans les années à venir. Ceci est d’autant plus vrai que l’élévation du pont route-rail qui reliera dans quelques années Brazzaville et Kinshasa aura des répercussions très positives sur le plan économique, financier, commercial, social, faisant de ce marché l’un des plus dynamiques du continent.

 

Il convient ici de rappeler que dès son retour à la tête de l’Etat congolais après la dure épreuve que furent les guerres civiles de 1997 et 1998, Denis Sassou N’Guesso avait fait de l’intégration régionale l’une de ses priorités diplomatiques. Et que tout au long de ses mandats successifs il n’a pas cessé d’agir dans ce sens en mettant en avant le fait que la défense de la nature dans le Bassin du Congo ne pourra être effective que si tous les pays de la sous-région œuvrent dans ce sens. Une action déterminée qui a débouché il y a deux ans, à Oyo, sur la création du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo qui est désormais le moteur de la défense de l’environnement dans cette partie du monde.

 

Au-delà de la protection de la nature, le resserrement des liens entre les deux Congo qui se précise ne peut qu’accélérer fortement le processus d’intégration régionale et de lutte commune en faveur de la paix que Félix Tshisekedi et Denis Sassou N’Guesso ont placé au cœur de leur rencontre à Brazzaville. Il reste à espérer maintenant que tous les Etats et les gouvernements de l’Afrique centrale, Grands Lacs compris, en feront eux aussi une priorité et que, de ce fait, le Bassin du Congo redeviendra l’une des régions les plus attractives du continent africain.

 

L’enjeu n’est pas seulement matériel. Il est historique au sens le plus précis, le plus vrai du terme.

 

 

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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