Journée mondiale du jazz : quelques œuvres discographiques exposées à l’IFC

Samedi 26 Avril 2014 - 3:00

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Pour entrer dans le bain de la troisième célébration reconnue par l’Unesco, qui tombe chaque 30 avril, la Maison culturelle Biso na Biso, en association avec l’Institut français du Congo, a lancé une exposition d’œuvres rarissimes sur les grandes figures du jazz mondial du 24 au 26 avril 2014. Jean-Basile Massamba explique que l’Afrique, et le Congo en particulier, ont partagé la virtuosité des musiciens d’outre-Atlantique

Les Dépêches de Brazzaville : Quel est le profil des personnes susceptibles de fêter avec une certaine intensité d’esprit la Journée mondiale du jazz au Congo ?
Jean-Basile Massamba : Au Congo même, il y a des personnes très enthousiastes sur le thème du jazz, et cela dans toutes les générations confondues de Congolais. Bien qu’à mon avis, ceux en tête ce sont les Congolais expatriés qui ont eu par leurs études des échos de la période d’expansion de la musique de jazz.

Y a-t-il eu une empreinte parmi nos musiciens congolais ou africains? Quels sont les orchestres ou chanteurs qui ont su insuffler la résonnance du jazz jusque dans nos maisons ?
En commençant par l’Afrique, il y a eu de courageux et talentueux musiciens qui se sont lancés, comme Hugh Masekela d’Afrique du Sud, Olatunji Babatunji du Nigeria. Manu Dibango nous a également bercés dans le rythme. Pour ne citer que ceux-là… Par contre, au Congo, le jazz a eu un large écho dans les mouvements du negro-spiritual, mais pas seulement, à l’instar des Palata, des Samuna. D’autres noms à associer à notre histoire jazzique congolaise sont Rido Bayonne, Jeff Louna, Biks Bikouta, ou encore Bruno Houla.

Parlons du thème de réflexion de cette année centré sur un personnage historique, John Coltrane. Pouvez-vous nous dire un mot sur l’histoire du jazz, et quels sont ses noms historiques à ne pas oublier ?
Vous comprendrez que l’on ne peut parler du jazz dans toute sa complexité ou dans son élasticité. Ce que je puis dire, c’est qu’au départ cet héritage musical né aux États-Unis au début du XXe siècle est un mélange de rythmes, de musiques élaborées par les Noirs. Ses ancêtres sont ce que nous apelons aujourd’hui chants religieux de tout genre, gospel, negro-spiritual chantés au tout début dans les églises protestantes baptistes, méthodistes ou pentecôtistes lors des cérémonies religieuses. Mais ces différentes formes  ont eu des sources de départ disparates, du delta du Mississippi à la Nouvelle-Orléans… Des noms ? Ils sont trop nombreux, mais de mémoire je pense d’abord à l’une des grandes dames, Aretha Franklin ; au passage, à John Lee Hooker, Sydney Bechet, Scott Joplin, Duke Ellington, Quincy Jones, Miles Minidnight, Charlie Parker, sans oublier Louis Amstrong.

Et de John Coltrane, que devons-nous ou pouvons-nous en retenir ?
L’artiste n’a pas oublié l’Afrique dans son immense répertoire. Il refusa certes de s’y rendre, mais dans son esprit et dans ses compositions, le saxophoniste a rendu un vibrant hommage à sa terre originelle. Une vision certes imagée à travers Dans Dakar en 1957 ou Africa Brass en 1961 ou encore dans le titre Tunji en hommage au nigérian Olatunji.

L’année dernière, la Maison culturelle Biso na Biso, a exposé sur le même thème au Mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza des œuvres de son riche patrimoine discographique qui pourrait atteindre les 800 000 disques vinyl ! Quel est l’avenir du jazz ?
L’histoire doit être racontée, et de manière constante. Je le dis parce que depuis les années 1980, on assiste à un phénomène de ralentissement de l’histoire du jazz. Il connaît un net recul de popularité, d’autres diront qu’il s’essouffle ou qu’il est mort !

Luce-Jennyfer Mianzoukouta

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Jean-Basile Massamba. (© DR) ; Photo 2 : L'exposition de disques vinyl à l'IFC. (© DR) ; Photo 3 : Des œuvres inédites. (© DR)