Insécurité en RDC : des pistes de solution du Miss

Lundi 17 Août 2020 - 18:43

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Le mouvement des indignés conseille de mettre fin aux techniques de  brassages et mixages dans l’armée, l’identification des effectifs militaires et la purge au sein des structures de sécurité, des enquêtes judiciaires pour lutter contre l’impunité et, surtout, le découragement des officiers et militaires qui s’adonnent au trafic et autres activités illicites.

Intervenant à la conférence sur l’insécurité, la coordonnatrice du Mouvement des indignés de la situation sécuritaire en RDC (Miss), Nicole Kavira, a fait un témoignage sur la situation que vivent les populations des provinces de l’est du pays. L’objectif, pour cette activiste, reste de sensibiliser afin d’obtenir l’implication des autorités du pays, de la population et de la communauté internationale dans la résolution de cette situation d’insécurité. « En tant qu'indignés et rescapés de ces tueries quotidiennes,  nous continuons à mener la lutte pour faire pression aux autorités du pays et du monde afin de rétablir la paix et obtenir la reconnaissance du génocide des Congolais tout en réclamant l'instauration d'un Tribunal pénal international sur la RDC afin que les auteurs répondent de leurs actes », a-t-il dit devant le public réuni dans cette salle de la paroisse Notre-dame-de-Fatima à Gombe.

Cette conférence sur la redynamisation des conflits persistantes dans l’est et le projet de balkanisation de la RDC, tenue le samedi 15 août, était également l’occasion pour le Miss de proposer ses pistes de solution pour une paix durable à travers toute l’étendue du territoire de la RDC. « Aujourd'hui plus qu’hier c'est une avancée dans la compréhension de ce qui se passe dans la partie orientale depuis plus de deux décennies. Il y a peu une tendance quasi générale se laissait emporter dans des considérations qui visaient à détourner l'opinion publique de la réalité sur le terrain. Moins de sources parmi lesquelles le groupe des indignés ne cessent de dénoncer les tueries d'une cruauté extrême contre les populations civiles même dans les environnements proches des campements des unités de forces armées congolaises ou des contingents militaires de la mission de l'ONU pour la stabilisation du  Congo », a souligné la coordonnatrice nationale du Miss. Et de se réjouir qu’aujourd'hui, après le diocèse de Butembo-Beni et le Cardinal Fridolin Ambongo, ce soit le tour du président de la République de dénoncer clairement et en intelligible voix la balkanisation du pays en cours de réalisation et dont l’une des manifestations ne soit autre que les massacres à répétition en vue de contraindre les populations à abandonner leurs terres où tout au moins de les céder dans des conditions où elles vont finir par s'apercevoir que Kinshasa n’a aucun souci pour elles.

Mme Nicole Kavira, qui a profité de cette tribune pour encourager les efforts entrepris depuis octobre 2019 après que les indignés ont effectué des descentes en sit-in à la présidence de la République et à la Monusco pour exiger l’implication direct du chef de l’Etat et le départ de la mission onusienne pour son inertie, a également noté que l’on ne pouvait cependant passer sous silence le comportement de certaines unités de l’armée, qui assistent impuissantes aux tueries macabres de civils innocents et sans défense. C’est ici, a-t-elle dit, l’occasion d’encourager la tenue de plusieurs conférences de ce genre et de dire que la réalisation du projet de balkaniser la RDC risque de se faire malheureusement en complicité avec certains compatriotes congolais à la solde de l’ennemi et dont le seul souci est l’enrichissement illicite et rapide, au détriment de l’ensemble du peuple congolais.  Il  est connu de plusieurs, a-t-elle poursuivi, rapports de la société civile et des organismes internationaux que nos institutions ainsi que nos structures sécuritaires sont infiltrées du sommet à la base, que nombreux officiers militaires s’adonnent à l’affairisme, le brassage et le mixage étant des modes d’intégration maximale des infiltrés et malheureusement une forme de gratification des tueurs et autres commanditaires bien connus ici et dans des pays voisins.

Pour le Mouvement des indignés, qui rassure sur la poursuite de son combat pour la paix et la réparation afin que les victimes de ces atrocités retrouvent justice, les pistes de solution seraient notamment de mettre fin aux techniques de  brassages et mixages comme mode d’intégration dans l’armée, de procéder à l’identification des effectifs militaires et à la purge au sein des structures de sécurité (armée, police et services de sécurité). Ce mouvement préconise également de diligenter les enquêtes judiciaires pour lutter contre l’impunité et, surtout, décourager les officiers et militaires qui s’adonnent au trafic et autres activités illicites, d’identifier les contingents faillibles de la Monusco et les remplacer par une nouvelle force internationale plus aguerrie, et de reconnaître le génocide des Congolais et poursuivre les auteurs à travers la mise en place d’un Tribunal pénal international pour la RDC.

Lucien Dianzenza

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