Livre : « L’appel du Ténéré » en voie de réédition avant la fin de cette année

Jeudi 17 Septembre 2020 - 18:38

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L’annonce a été faite au cours de la rencontre littéraire organisée par le Forum des gens de lettres le 17 septembre, autour du recueil de poèmes « L’appel du Ténéré » de l’écrivain congolais Kamb’ Ikounga, décédé en septembre 1989.

Face à une présence littéraire de l’œuvre qui n’est pas assurée au niveau des librairies nationales et à une faible connaissance de l’auteur auprès de la jeune génération, la famille de Kamb’ Ikounga a pris le problème à bras-le-corps et bientôtt une réédition de son unique ouvrage « L’appel du Ténéré » devrait aboutir afin de permettre aux Congolais de découvrir l’auteur et son œuvre.

Septembre est un mois sombre pour la littérature congolaise. Victime du terrorisme international, Kamb’ Ikounga, de son vrai nom Lié Médard Ikounga, disparaissait le 19 septembre 1989, à l’âge de 29 ans, dans le crash d’avion de la compagnie Union des transports aériens (UTA), au-dessus du désert du Ténéré, situé entre le nord-est du Niger et l'ouest du Tchad. Encore plein d’énergie et probablement bourré d’hormones littéraires, le poète est parti tôt, léguant au cercle littéraire, une œuvre d’une grande musculature poétique : « L’appel du Ténéré ». Une somme lyrique qui illustre bien le caractère prémonitoire de l’éphémère passage du poète sur terre. « Kamb’ Ikounga est un poète voyant qui a visionné comme sur un écran l’arrivée de sa fin. Cette clairvoyance augure le côté mystique de sa poésie », a noté le poète congolais Huppert Malanda, dans sa communication sur le thème « Kamb’ Ikounga, le poète voyant ».

La rencontre organisée le 17 septembre est une manière pour le Forum des gens de lettres, de conserver la mémoire du poète Kamb’ Ikounga et de vulgariser la somme poétique qui a fait de lui un brillant poète parmi tant d’autres que compte le Congo. Comme a su le dire, Jessy E. Loemba, écrivain congolais et président dudit Forum, « Kamb’ Ikounga n’est pas un poète comme les autres. Son œuvre en est une parfaite illustration et à travers elle on accède à une poésie riche, surprenante et nécessairement à découvrir au fil des générations. Dommage que l’ouvrage ne soit pas bien connu et l’auteur de même. Et en ce mois de septembre, nous avons jugé utile de le remettre au-devant de la scène car un poète ne peut pas mourir ».

Intervenant lors de la rencontre sur le thème « Kamb’ Ikounga le poète de la passion tragique », Jessy Loemba a montré, en parallèle, combien le poète était chagriné de n’avoir pas connu l’auteur de ses jours, lui aussi décédé très tôt. Rosin Loemba, quant à lui, a évoqué l’affleurement de soi et l’amoncellement des étoiles. « En analysant l’œuvre, on réalise combien la mort traverse l’imaginaire de l’auteur et se construit comme un mythe. Du point de vue de l’écriture et de l’esthétique, Kamb’ Ikounga a présenté une œuvre mature et hermétique qui apporte une certaine saveur et singularité à son style », a-t-il ajouté.  Ainsi, au total trois communications ont permis au public de cerner tant soit peu la profondeur de ce recueil de poèmes.

Notons qu’à travers l’intervention de sa famille biologique, le public a pu découvrir et se remémorer un Kamb’ Ikounga jovial, qui aimait la vie, l’ambiance, la sape et qui est resté fortement enraciné aux valeurs traditionnelles africaines, notamment celles de son terroir nourricier qui est la Lékoumou.

Merveille Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- Le poète Huppert Malanda déroulant le condensé de sa communication sur Kamb’ Ikounga/Adiac ; 2- Une vue de l’assistance durant les échanges avec le panel/Adiac

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