Envolée des prix mondiaux alimentaires : mise en garde des experts sur les effets limités des subventions à la consommation

Samedi 27 Juillet 2013 - 16:57

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Le niveau proche des pics historiques observé en mai et juin fait peser une autre menace sur les pays pauvres, particulièrement ceux dont les gouvernants sont tentés généralement d'intervenir pour apporter une bouffée d’oxygène aux consommateurs, du moins en théorie.

 Rien ne permet de crédibiliser la démarche consistant à amplifier les subventions à la consommation de produits alimentaires faute de disposer d’amortisseurs sociaux efficaces capables d’aider le pays à faire face à la volatilité chronique des prix. Selon le rapport trimestriel Food price watch de la Banque mondiale publié le 25 juillet, ce vieux remède a « des effets contreproductifs avérés ». Critique, le vice-président par intérim du groupe de la Banque mondiale en charge du réseau Lutte contre la pauvreté et gestion économique, Jaime Saavedra, a déploré la mauvaise conception et l’opacité des programmes de subventions aux denrées alimentaires. « Ils ne soulagent absolument pas les pauvres. Outre leur coût parfois exorbitant, ils sont une porte ouverte à la corruption et au gâchis, alors que les contraintes budgétaires sont fortes », a-t-il lâché. L’institution financière internationale est convaincue que ces subventions creusent les déficits. « Il faut impérativement réformer ces programmes pour introduire des subventions intelligentes ciblant ceux qui en ont le plus besoin et venant en complément des filets de protection sociale existants », a-t-il ajouté.

La tendance générale, qui s'est observée entre février et juin, est enclenchée depuis le record absolu d’août 2012. Au cours de cette période, les prix des exportations ont été tirés vers le bas suite à une combinaison de facteurs dont l’augmentation de la production, le fléchissement des importations et le tassement de la demande. Les marchés internationaux devraient, à en croire le rapport, restés incertains, notamment pour le blé dont la production est menacée à cause de la dégradation des conditions climatiques en Europe, en Russie et en Chine. Sur les marchés intérieurs, les hausses observées entre février et juin sont la conséquence de l’amenuisement de l’offre, des dévaluations et des politiques d’achats publics.

Laurent Essolomwa