Paris-Saint-Germain : une quatrième couronne au goût un peu amer

Samedi 10 Mai 2014 - 1:15

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Mercredi soir, avant de pénétrer sur la pelouse du Parc des Princes pour affronter Rennes en match décalé de la 36e journée, le Paris-Saint-Germain était déjà assuré de remporter le quatrième titre de son histoire grâce au match nul de Monaco face à Guingamp. La fête s’annonçait belle, mais a été gâchée par la défaite des hommes de Laurent Blanc. Une petite anicroche qui s’ajoute aux menaces de sanctions que l’UEFA fait planer au-dessus du club parisien au nom du fair-play financier

En berne depuis son élimination de la Ligue des champions, le 8 avril à Chelsea, le PSG est enfin sacré champion de France 2014. Il s’agit du deuxième titre consécutif du club parisien, le quatrième de son histoire. Emmenés par Laurent Blanc, Ibrahimovic et ses coéquipiers ont longtemps été irrésistibles cette saison, tant sur la scène nationale qu’internationale. La désillusion née de l’élimination face à Chelsea (défaite 0-2 après un succès initial 3-1) a enrayé la belle mécanique parisienne. Depuis le ressort semblait cassé, sans pour autant remettre en question ce quatrième titre, bonifié par la victoire en Coupe de la Ligue face à Lyon, le 19 avril.

Dans un Parc des Princes plein à craquer, les Parisiens affrontaient mercredi soir un Stade Rennais qui avait tout d’une victime expiatoire : nullissimes samedi en finale de Coupe de France, les Rennais encaissaient d’ailleurs un but de Lavezzi dès la 4e minute. La soirée s’annonçait alors prolifique en buts, mais le PSG a finalement calé.

A la 23e, l’Algérien Kadir égalisait, avant que le Camerounais Ntep ne donne l’avantage aux Bretons. Malgré les changements de joueurs, mais jamais de système de jeu de Laurent Blanc, qui faisait entrer Ibrahimovic, absent depuis le 2 avril, Lucas et Marquinhos, Paris ne reviendra pas, laissant un goût un peu amer au public du Parc des Princes.

Les plus frustrés par ce résultat sont néanmoins Sochaux, Guingamp et Évian, à la lutte pour le maintien, doivent en effet fulminer de voir Rennes prendre trois points à Paris et se sauver aussi facilement. Malgré lui, par son manque d'envie mercredi soir, le PSG a faussé le championnat, mais cela reste le cadets de ses soucis.

Du côté du Camps des Loges et du Parc des Princes, la liesse sera aussi de courte durée pour les dirigeants qataris. Si certains voyants sont au vert, avec la prolongation de Laurent Blanc, si tant est que ce soit vraiment une bonne nouvelle pour le PSG, les prochaines semaines restent très incertaines à Paris.

Car le PSG reste dans le viseur, au même titre que Manchester City, de l’UEFA, et les deux formations vont être sanctionnées pour des dépenses supérieures aux rentrées d’argent. Une décision contestée et contestable : le PSG et City ont certes des pertes mais aucune dettes, puisqu’ils appartiennent à deux états richissimes, le Qatar et les Émirats arabes unis. À l’inverse, le Real Madrid avec ses 500 millions d’euros de dettes n’est pas inquiété par l’instance européenne, accusée ces derniers jours de protéger les grandes institutions que sont le Bayern, United, le Barça ou le Real. Certains économistes et juristes estiment même que cette nouvelle réglementation est contraire aux fondements les plus basiques de l’économie de marché européenne et qu’elle est d’ores et déjà condamnée à disparaitre.

En attendant, le PSG va subir plusieurs sanctions économiques et sportives. Le double champion de France ne pourra dépenser que 60 millions pour acheter un seul joueur. Passé cette somme, il faudra vendre. Le club devra également payer 20 millions d’euros annuels à l’UEFA. Par ailleurs, le PSG ne pourra inscrire que 21 joueurs en C1, contre 25 pour ses concurrents, donc 8 formés localement (au club ou en France). Des sanctions qui vont sérieusement compliquer la tâche du club parisien qui est pourtant contraint de se renforcer pour franchir un palier sur la scène européenne. Evoquées ces derniers mois, les arrivées de Messi, Christino Ronaldo, Hazard et autres stars mondiales sont désormais très incertaines.

Camille Delourme