Guinée équatoriale : la menace terroriste au coeur du sommet des chefs d'État de l'UA à Malabo

Jeudi 26 Juin 2014 - 16:32

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Le vingt-troisième sommet de l’Union africaine (UA), convoqué les 26 et 27 juin à Malabo (Guinée équatoriale) sur le thème « L’agriculture et la sécurité alimentaire » a été largement dominé par les questions de paix et de sécurité du continent. Les chefs d’État et de gouvernement présents, dont le Congolais Denis Sassou-N’Guesso, ont notamment fait part de leurs préoccupations devant la montée du terrorisme dans plusieurs pays

La Libye, le Mali, la Somalie, le Nigeria, le Kenya, sont autant de pays affectés aujourd’hui par l’activisme  de groupes armés qui mettent à mal la stabilité de régions entières de l’Afrique. Quand on y ajoute les cas de la Centrafrique et du Soudan du Sud, deux États menacés d’implosion pour cause de rivalités interethniques et interreligieuses sur fond de luttes pour le pouvoir, les dirigeants africains ont de sérieuses raisons d’être inquiets.

S’exprimant sur la question devant le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, le chef de l’État mauritanien et président en exercice de l’organisation, Mohamed Abdelaziz, a appelé ses pairs à constituer « une stratégie globale » de riposte face à « la gravité des nouvelles menaces que sont le terrorisme, le grand banditisme et tous les trafics illicites ».

Son homologue tchadien a exhorté pour sa part les pays africains à « assurer eux-mêmes leur propre sécurité collective et individuelle » au lieu de toujours s’en référer aux puissances extérieures. Idriss Déby Itno a souligné que l’Afrique était confrontée depuis peu à « un ennemi d’un nouveau genre, plus redoutable et sans visage » au regard des actions terroristes de la secte Boko Haram au Nigeria, des shebab somaliens et des djihadistes maliens. Notons que le Tchad a pris une part active dans les opérations contre les djihadistes au Mali et n’est pas moins exposé aux éventuelles infiltrations de Boko Haram du fait de sa large frontière avec le Nigeria. Le pays accueille par ailleurs les drones américains déployés contre la secte terroriste.

Mais si tous les dirigeants africains sont unanimes pour combattre le terrorisme, ils savent combien leurs États sont impuissants face à cet ennemi commun plus que tentaculaire. De même, les interventions extérieures si elles permettent de contenir les terroristes, la consolidation des zones conquises n’est jamais totalement assurée.  Des pays comme la Somalie et le Mali continuent de faire les frais de terroristes malgré la présence des forces internationales. Même chose pour la Centrafrique où les espoirs sont suspendus à l’arrivée au mois de septembre d’une mission de l’ONU plus importante. Elle prendra la relève des unités de la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique) qui, associée à la force française Sangaris, éprouve toutes les peines du monde à restaurer la quiétude sur l’ensemble du pays.

À côté des questions brûlantes, le sommet de Malabo a vu la réintégration au sein de l’UA de l’Égypte, représentée par le chef de l’État nouvellement élu, Abdel Fatha al-Sissi. L’Égypte avait été suspendue des instances de l’organisation après le renversement de l’ancien président Mohamed Morsi par l’armée dirigée alors par le maréchal Al-Sissi.

Sur un tout autre front, à quelques semaines du sommet États-Unis/Afrique qui réunira les 5 et 6 août les chefs d’État africains et le président américain, Barack Obama, à Washington, Malabo parachèvera, a-t-on appris, la liste des invités officiels du locataire de la Maison-Blanche. A priori, les chefs d’État du Zimbabwe, de l’Érythrée, du Soudan, et de la République arabe sahraouie démocratique ne seraient pas attendus dans la capitale américaine.

Gankama N'Siah