Commerce illicite du bois : beaucoup reste encore à faire

Mercredi 16 Juillet 2014 - 17:15

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Quoique le gouvernement fasse des efforts pour mieux contrôler l'exploitation dite « industrielle » destinée principalement à l'exportation outre-mer, le bois non certifié continue d’échapper à la vigilance des agents du ministère de l'Environnement pour être acheminé principalement vers l'Union européenne et la Chine.  

La RDC a encore beaucoup à faire dans le domaine de l’exploitation forestière. Telle est la conviction partagée par de nombreux experts et observateurs indignés par la persistance de la fraude au moment où le pays s’emploie à réguler le secteur en instaurant le processus de certification comme mode de contrôle du marché du bois. Les mesures édictées par le ministère de l’Environnement dans le cadre de la lutte contre l’exploitation illégale du bois peinent à produire leurs effets sur un terrain gangrené par des négociants et autres opérateurs maffieux. Chaque jour, des tonnes des grumes descendent le fleuve Congo à destination de Kinshasa avant d’être exportées principalement vers l'Union européenne et la Chine via les ports de Boma et Matadi. « Il y a une importante quantité de bois qui sortent et qui sont frappés d'illégalité sur le marché européen », reconnaît le ministre de l’Environnement Bavon Samputu. Un constat qui rejoint Greenpeace dans ses multiples interventions sur la légalité, selon elle, douteuse de cargaisons de bois importé en provenance de la RDC.

Il est un fait que le gouvernement fait des efforts considérables pour tenter d’inverser la tendance. Dans les différents ports de Kinshasa par exemple, des agents du ministère de l’Environnement veillent au grain et ne passe que le bois ayant reçu le certificat de traçabilité.  « Les efforts du gouvernement sont réels mais il est encore trop tôt pour mesurer les résultats de la nouvelle certification », reconnaît un expert du Fonds mondial pour la nature. Il explique que le processus de traçabilité dans lequel s’est engagé l’État congolais dans la lutte contre le commerce illicite du bois demande beaucoup de temps pour mesurer les effets, soit cinq à six ans. Ce n’est donc pas demain qu’on arrivera à instaurer une gestion forestière saine.

La responsabilité du ministère en charge du secteur est donc engagée pour notamment mieux contrôler l'exploitation dite « industrielle » destinée principalement à l'exportation outre-mer. D’après certaines indiscrétions, les données fiables dans ce secteur sont quasi inexistantes au ministère qui est loin de maîtriser les enjeux du trafic surtout à l’est du pays où le déficit de l’autorité de l‘état est capitalisé par des dizaines de groupes armés réputés maffieux. Pour rappel, la RDC abrite plus de 60% des forêts denses du Bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical de la planète après celui de l'Amazonie, selon la Commission des forêts d'Afrique centrale.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Une vue du parc des Virunga