Transports en commun : quand le comportement des conducteurs choque les usagers

Samedi 9 Août 2014 - 1:00

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À Brazzaville, les nombreux bus, minibus et coasters constituent l’essentiel des moyens de transport de la population. On note qu’un grand nombre de clients se plaignent des sautes d’humeur et de l’incivilité des conducteurs, ces derniers imposant leur rythme et leur volonté aux usagers sans aucune explication. Ce comportement, qualifié d’antipatriote par certains, a conduit les usagers à demander aux syndicats d’enseigner aux transporteurs les notions élémentaires d’instruction civique afin de mettre un peu d’ordre dans l’exercice de leur activité

« Vous allez me faire arriver en retard à mon rendez-vous ! Pourquoi ne discutez-vous pas d’abord avec vos clients avant de changer d’itinéraire ? », s’étonne Albert, haussant le ton auprès du receveur du bus qu’il a pris au Centre culturel français pour la gare. Ce client, auquel le chauffeur et le receveur du bus de la ville ont imposé un arrêt sous le prétexte de contourner un embouteillage, a constaté l’impolitesse caractérisée des ces jeunes gens qui, d’après lui, ne savent pas présenter d’excuses aux clients qui peuvent avoir l’âge de leurs parents.

Du nord au sud de la ville, la plupart des jeunes chauffeurs et receveurs des transports en commun imposent leur volonté aux clients. De plus, les usagers disent être confrontés à la mauvaise humeur et aux caprices de ces conducteurs, comme le reconnaît André, un autre client qui a pris son bus au Marché Total pour Talangaï : « Il faut demander à ces chauffeurs de nous communiquer les informations par micro au lieu de nous imposer leur musique bourrée de bêtises ! » Ce dernier fustige le comportement indadapté de ces jeunes chauffeurs qui seraient responsables de bon nombre d’accidents de la circulation.

« Un jour, raconte Francis, je suis monté dans un bus où le chauffeur avait mis le volume de la musique à fond. C’était tellement fort que je ne pouvais supporter ce bruit. Je lui ai demandé de diminuer le volume, sans aucune gêne il m’a dit de prendre des taxis si je voulais plus de confort ! » Pour cet usager, la plupart de ces chauffeurs sont jeunes, leur âge variant de 18 à 40 ans. Ils doivent donc revoir les notions élémentaires de politesse, comment par exemple accueillir les clients. Et d’ajouter : « Les employés de ces bus sont un peu gentils avec les clients lorsqu’il s’agit de leur intérêt. C’est-à-dire qu’ils peuvent prendre un client a un arrêt qu’ils qualifient de gênant, mais pas y déposer quelqu’un ! » Sur ce point, d’après le receveur d’un bus, ils préfèrent payer une amende à la police routière.

Les demi-terrains et le manque de transports à certaines heures dans la ville sont d’autres soucis qui viennent s’ajouter à la liste des problèmes que les usagers des transports en commun rencontrent au quotidien.

Flaure-Élysée Tchikaya