Opération "Mbata ya bakolo" : pas de traversée pour les ressortissants de RDC expulsés du Congo

Mardi 19 Août 2014 - 20:15

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Le port de Brazzaville est à nouveau pris d’assaut depuis hier par des ressortissants de la RDC qui doivent regagner leur pays suite à leur expulsion dans le cadre de l’opération "Mbata ya bakolo" qui s'est poursuivie dans les départements du Congo. Leur départ pour Kinshasa reste assujetti à la décision des responsables du Chantier naval et des transports fluviaux (CNTF).

Ils sont un millier, crispés par l’attente qui se fait trop longue. Pour certains, c’est depuis mercredi 13 août, qu’ils étaient au Beach pour rejoindre Kinshasa. Assis sur les bagages ou à même le sol, ils ont les yeux rivés vers le quai qu’ils peuvent apercevoir à travers des grilles. Là-bas, un bateau de l’ex-ATC est accosté mais sans équipage.

Selon des témoignages recueillis sur place, il est probable que ces ressortissants de la RDC, rattrapés à Pointe-Noire, Dolisie et autres localités du Sud du pays par l’opération "Mbata ya Bakolo", ne traversent pas la journée. Le CNFT qui attend toujours le paiement de ces factures par le gouvernement congolais a, depuis le 7 aout, présenté une nouvelle menace de retirer ses bateaux dans cette opération.

L'État congolais doit 400 millions FCFA

Le CNTF attend, en effet, le paiement de plus de 400 millions de FCFA dû au rapatriement des expulsés vers la RDC. « Nous avons décidé d’arrêter la traversée des bateaux sur Kinshasa jusqu’à ce que nos factures soient payées en totalité. Nous ne sommes pas en grève, au bureau et dans les ateliers, nous travaillons normalement», précisait il y a deux semaines Pierre Bassoukissa, président du syndicat des ressortissants des centres de formations professionnelles de l’ex ATC (SYRCF).

Au port de Brazzaville, les familles prêtes à partir sont désemparées. « Cela fait une semaine que j’ai quitté Pointe-Noire pour Brazzaville. Mais, j’apprends qu’il n’y pas de bateaux pour traverser. Le Beach serait en grève. Je suis fatigué car nous n’avons pas demandé de partir. Ceux qui veulent que nous traversions n’ont qu’à prendre leurs responsabilités », raconte Mireille, une ressortissante de la RDC.

Tôt le matin, certains avaient pu accéder au quai. Natte ou pagne étalés à même le sol, ils se partagent des sandwichs en espérant un écho de départ. Des policiers sillonnent autour sans donner la moindre information. Pourtant, des murmures font état d’une réunion entre le CNFT et les autorités congolaises sur une éventuelle reprise du trafic dans l’après-midi. Une autre information venant, cette fois-ci de Kinshasa, annonce qu'un bateau de l’Onatra serait en voie de rejoindre Brazzaville. Si ces nouvelles enchantent les voyageurs, elles traduisent les dysfonctionnements dans ce processus de rapatriement des ressortissants de la RDC. 

 

Quentin Loubou et Parfait Douniama