Ebola : attention aux médicaments proposés sur Internet !

Jeudi 21 Août 2014 - 15:19

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Sur la toile, les charlatans sont à l’œuvre : ils proposent toutes sortes de potions censées guérir du virus Ebola. De la pure arnaque !

Les autorités sanitaires mondiales, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en tête, rappellent qu’il n’existe à ce jour aucun médicament pouvant guérir du virus à fièvre hémorragique Ebola. Les traitements actuellement autorisés au Libéria, en Sierra Leone, en Guinée et au Nigéria l’ont été de manière strictement exceptionnelle. La molécule ZMapp, notamment, permet de grands espoirs mais, produite aux États-Unis, elle n’a été autorisée que pour parer au plus pressé devant l’avancée galopante d’une épidémie déclarée urgence mondiale par l’OMS.

C’est pourquoi toutes les autres solutions proposées, notamment à coups de réclames alléchantes sur le Net, ne visent qu’à engraisser des trafiquants peu scrupuleux. C’est de la pure arnaque de la part de personnes soucieuses de se faire de l’argent facile sur l’émotion. Suppléments diététiques, nano-capsules d’argent et autres poudres, mixtures ou potions ne sont que de la poudre de perlimpinpin suivant une vigoureuse prise de position de la FDA, la Food and Drug Administration, l’organisme américain ayant autorité pour homologuer médicaments et aliments sur le marché mondial.

« Il n’y a, à l’heure actuelle, aucun vaccin approuvé par nous ; aucun produit pharmaceutique capable de prévenir ou de traiter l’Ebola. Même si certains vaccins et médicaments expérimentaux sont en voie de développement, il s’agit de produits qui n’en sont qu’à la première phase; ils n’ont pas encore été pleinement testés quant à leur sécurité et leur efficacité et sur lesquelles il n’existe que des données limitées », indique l’organisme. La FDA invite à signaler toute proposition frauduleuse dans ce sens, et appelle leurs auteurs à enlever immédiatement toute promotion de tels produits de la toile.

Le virus à fièvre hémorragique Ebola continue toutefois de terroriser la planète. Mais précisément parce que c’est devenu un problème mondial, les laboratoires d’un peu partout s’activent pour trouver la parade médicale. Cette effervescence mondiale ajoute peut-être à la confusion dont profitent les charlatans. Mais elle traduit aussi une mobilisation des chercheurs  de tous les continents contre le mal pour le terrasser.

Ainsi, de toutes parts surgissent des annonces de résultats. La presse italienne faisait état jeudi de la possibilité, en cours d’évaluation à l’OMS d’utiliser le sang de personnes jadis infectées mais aujourd’hui guéries comme traitement contre Ebola. Déjà testé en laboratoire, cette médication aurait donné des résultats des plus encourageants selon les journaux. Il s’agirait, pour les malades, de partager l’immunité de personnes guéries pour mieux résister au mal à leur tour. Rappel : un tel protocole a été envisagé aussi contre le Sida.

Un autre traitement génétique, aujourd’hui en essai au Texas, aurait également permis à des singes infectés par le virus de Marburg très proche du virus d’Ebola, particulièrement sa souche d’Angola, de guérir. Appliqué en laboratoire, les primates y auraient réagi avec espoir. L’efficacité est assurée si le corps infecté est traité dans les trois jours après l’infection, dans la phase où le virus est détectable au test génétique et qu’apparaissent les premiers signes de la maladie, disent les spécialistes.

Comme on le voit, la communauté scientifique semble dire au monde : Ebola est une zoonose comme une autre malgré sa forte létalité ; on en viendra bientôt à bout ! En attendant, les précautions d’hygiène restent essentielles pour freiner sa progression : ne pas toucher les liquides des personnes malades y compris les eaux des lavages rituels de ceux qui en sont morts ; ne pas consommer les animaux de brousse trouvés morts ; se laver soigneusement les mains etc…

Lucien Mpama