Boko Haram : le 14 avril, lundi noir des filles de Chibok

Samedi 25 Octobre 2014 - 5:15

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Le 14 avril, des hommes armés attaquent le lycée de Chibok, dans l'État de Borno, fief du groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria. Plus de deux cents jeunes filles sont dans leur lycée ce jour-là. Depuis leur kidnapping, la seule bonne nouvelle parvenue à ce jour est la déclaration du vendredi 17 octobre de l’armée et de la présidence nigériane.

Cette dernière stipule qu’un accord a été conclu avec le groupe islamiste armé, prévoyant un cessez-le-feu et la libération de ces jeunes filles. Malgré cette annonce, les montagnes russes émotionnelles continuent. Les jeunes filles ne sont toujours pas libérées. L’incertitude demeure le principal mal de cette libération.

Face à cette situation, les parents et tous ceux soumis à cette rude épreuve n’ont plus qu’une seule arme : « Bring back our girls », en français « Rendez-nous nos enfants », le cri de douleur qui fait le tour du monde et ne cesse de retentir.

Tous demandent une action du gouvernement et la libération de ces jeunes filles et élèves enlevées. À cet effet, le mouvement « Bring back our girls » organise des manifestations, le 14 de chaque mois, pour rappeler aux autorités que ces lycéennes nigérianes sont toujours aux mains du groupe terroriste Boko Haram.

La dernière manifestation de ce rappel date du 14 octobre. Des centaines de personnes se sont réunies à Abuja, au Nigeria, pour rendre hommage aux lycéennes. Cela faisait 180 jours qu’elles avaient été arrachées à leurs familles.

Âgées de 12 à 17 ans, c’est avec des rêves plein la tête et des perspectives d’avenir que ces jeunes victimes se sont rendues au lycée ce jour-là, mais depuis six mois le risque de voir ces rêves brisés a gagné leur quotidien. L’espoir de réussir, de servir la communauté et de faire la fierté de leurs parents a désormais fait place à la périlleuse promesse de devenir des marchandises sexuelles. « Elles seront vendues comme esclaves sexuelles », déclarait le chef de Boko Haram dans une vidéo obtenue par l'Agence France Presse le 5 mai dernier.

On n'ose imaginer la terreur, les journées d'espoirs contrariés et les nuits d'angoisse que passent de ces filles face à cette menace. Aux autorités de se hâter avant que ces paroles ne se fassent chair.

Durly-Émilia Gankama