Nord-Kivu : Joseph Kabila en visite de consolation à Beni

Après Kisangani, chef-lieu de la province Orientale, où il est allé inaugurer le nouveau pont Tshopo II, jeté sur la rivière du même nom, le chef de l’Etat s’apprête à gagner le territoire de Beni au nord Kivu. A quelques heures de sa visite dans cette partie du pays, l’effervescence est à son comble, comme l’ont constaté plusieurs sources locales. L’arrivée de Joseph Kabila à Beni, théâtre récemment d’une vague de violence perpétrée par les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), est un motif de consolation pour ses habitants qui ont du mal à retrouver une vie normale après les attaques de vendredi 17 octobre dernier. D’après des sources, plus de quatre mille déplacés ont pour l’instant trouvé refuge dans des écoles du village d’Oicha. Dans la localité d’Eringeti, à 60 km au nord de Beni, le traumatisme causé par les massacres commis par les ADF est perceptible, plus de dix jours après les faits.

La visite de Joseph Kabila à Beni consistera à l’évaluation des conditions sécuritaires dans ce territoire neuf mois après le début d’une offensive militaire contre la rébellion ougandaise de l’ADF. Aujourd’hui plus qu’hier, force est de constater que cette contrée est laissée pour compte et livrée à la merci des islamistes ougandais des ADF/Nazlu qui se comportent comme s'ils se trouvaient sur un territoire conquis au grand dam des FARDC. Joseph Kabila foulera le sol de Beni dans un contexte particulier caractérisé notamment par l’exacerbation du sentiment anti-Monusco sur fond des accusations de prétendues complicités entre certains éléments des FARDC et les assaillants des ADF. Nonobstant ces allégations rejetées en bloc par le gouverneur Julien Paluku, la visite de Joseph Kabila à Beni pourrait sonner le glas du commandement actuel de l’opération « Sukola » lancée contre les ADF qui appelle certaines restructurations en vue de sa redynamisation selon le vœu exprimé par les habitants de Beni.

Notons que le bilan de la nouvelle incursion dans la nuit de vendredi 17 octobre des présumés rebelles ougandais des ADF dans la localité d’Eringeti s’est alourdi passant de vingt-deux personnes tuées à vingt-quatre. Et en l’espace d’un mois, le territoire de Beni a enregistré au total plus de quatre-vingts morts.