Nord-Kivu : guerre déclarée contre les rebelles ougandais de l’ADF

Dimanche 2 Novembre 2014 - 12:45

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Joseph Kabila a indiqué vendredi à la population de Beni que le gouvernement allait mettre tout en œuvre pour bouter dehors les rebelles ougandais de l'ADF accusés d'avoir massacré en octobre une centaine de personnes dans cette partie du pays.

http://fr.africatime.com/sites/default/files/styles/large/public/photo-articles/2014/oct/kabila_beni.jpg?itok=Xw57tmuJLa situation est loin de se stabiliser dans le territoire de Beni où l’on ne cesse de compter des morts. La dernière tragédie remonte au 31 octobre avec les massacres à la machette perpétrés dans la localité de Kampi ya Chui, à 70 km au nord est de Béni. L’opinion générale tend à attribuer ces nouvelles tueries à la rébellion ougandaise de l’Alliance des forces démocratiques alliées (ADF) au regard des méfaits accumulés ces derniers temps par cette horde barbare. Déjà la veille, soit le mercredi 29 octobre, neuf corps inertes ont été retrouvés dans une autre localité, à 15 Km de Beni, révèlent les sources locales. Ces attaques terroristes ont été curieusement perpétrées pendant le séjour de Joseph Kabila dans cette partie du pays. Etait-ce une manière de l’interpeller sur la réelle menace qu’ils (les rebelles ougandais de l’ADF) représentent dans le territoire de Béni dont ils ont visiblement du mal à quitter ? Peut-être.

Prenant la mesure du danger, Joseph Kabila n’est pas allé dans la dentelle pour crier haut et fort le ras-le-bol du gouvernement qui voudrait en finir une fois pour toute avec les ADF. Cette fois-ci, c’est une guerre ouverte que déclare le chef de l’État face à ces forces négatives qui ont longtemps empesté la vie à Beni et ses environs. Il ne s’agit pas de négocier avec ceux qu’il qualifie de « terroristes », mais bien de les buter hors du territoire national. « La position du gouvernement est inchangée: les ADF doivent comprendre que nous allons les vaincre », a martelé Joseph Kabila en swahili le vendredi 31 octobre devant une centaine des personnes rassemblées dans la ville de Béni. Un message fort qui attestait la volonté du président de la République de mettre définitivement fin au cycle de violence qui a cours au Nord-Kivu.   

Sans aller trop dans les détails, il a annoncé un éventuel changement dans le commandement de l‘opération « Sukola » censée être relancée avec, à la clé, le désarmement et la neutralisation des ADF. « Je sais qu’ils m’écoutent partout là où ils sont. Qu’ils se préparent car nous sommes déterminés à en finir avec eux », a lâché un Joseph Kabila visiblement sûr de lui. Et d’ajouter : « Nous ne devons pas avoir peur, nous devons rester soudés pour bouter hors du territoire congolais les ADF ». Une option qui rejoint les préoccupations lui transmises déjà la veille par la société civile locale qui tient mordicus à la relance de l’offensive militaire contre les ADF ainsi qu’au ratissage systématique par les Fardc de la zone autour de Béni jusqu’à Eringeti pour chasser tous les groupes armés qui s’y cachent.

En moins de quinze jours, les rebelles de l'ADF sont accusés d'avoir massacré au cours du mois d’octobre environ quatre-vingts civils dans le territoire de Beni en dépit de la présence des Fardc et de la Monusco chargée de la protection des civils conformément à son mandat renouvelé. D’où le souhait émis par Joseph Kabila de voir la Monusco renforcer sa présence dans cette zone pour faire face aux problèmes d’insécurité qui s’y posent.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Joseph Kabila à son arrivée à Beni