Bibish Marie Louise Mumbu : « Je ne viens pas à Motema Mpiko en star. Je viens m’incliner et rendre hommage à cette institution »

Samedi 22 Novembre 2014 - 14:30

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Rentrée à son école, le Lycée Motema Mpiko pour la présentation de Kin Kiesse, un livre écrit à trois mains avec Papy Mbwiti et Fiston Mwanza constitué de 45 textes sur 15 thèmes différents extraits de leur « Moziki littéraire », l’écrivaine s’est retrouvée à échanger sur sa vie antérieure à Kinshasa et son quotidien actuel à Montréal avec les cent lycéennes des classes terminales de littérature, pédagogie et sciences. Ce fut, au final, un moment de partage où certaines ont profité pour faire part de leur passion pour l’écriture et demander conseil à l’aînée qu’elles ont prise en sympathie.

Photo : Bibish Mumbu en conversation avec les élèves de terminale du Lycée Motema MpikoLes Dépêches de Brazzaville  : Était-ce important de revenir à votre école pour présenter cet ouvrage ?

Bibish Marie Louise Mumbu  : Oui, c’est très important. Je suis venue présenter le recueil de textes du « Moziki littéraire », le Kin Kiesse. C’est même cela qui avait été prévu dans le cadre de la Fête du livre, les trois écrivains du « Moziki littéraire », Papy Mbwiti, Fiston Mwanza et moi devions rentrer dans nos écoles respectives pour présenter le livre. Je l’ai fait seule parce que les deux autres ne sont pas à Kinshasa.

LDB : Considérez-vous Kin Kiesse comme un trophée qui valait la peine d’être brandi bien haut ici où vous avez été formée ?

BMLM : Non, c’est justement pour dire que c’est possible. Se focaliser sur les autres qui ont ce même talent, qui aiment écrire, veulent se lancer mais se disent "je peux pas le faire parce qu’il n’y a personne qui l’a fait avant". Cet exercice-là est intéressant parce que les gens qui l’ont fait avant viennent de la même école. Je ne viens pas à Motema Mpiko en star ou comme quelqu’un qui veut montrer quelque chose. Je viens m’incliner et rendre hommage à cette institution parce que c’est l’endroit où j’ai été formée et où j’a reçu une formation de qualité.

LDB : Comment avez-vous vécu ce moment ?

BMLM : C’était super, incroyable. À chaque fois c’était vraiment intense. Cela m’a fait du bien de réaliser qu’il y a le niveau et surtout de l’intérêt. Il y a eu un bel échange. J’ai surtout aimé les retours des filles qui m’ont avoué qu’au début, elles pensaient s’ennuyer mais qu’après, elles ont ressenti que l’on était entre nous. C’est l’ambiance que je voulais créer. Oui, que l’on se sente entre nous. D’abord entre filles, puis entre élèves de la même école, entre Kinoises, Congolaises et entre personnes qui veulent montrer que le niveau est haut dans ce pays.

LDB : Pensez-vous avoir pu transmettre les idées que vous aviez en tête ?

BMLM : Je suis venue avec des idées et les choses se sont passées au-delà de mes attentes. Et ce voyage l’a été pour tout ce que j’ai eu à faire autant ici qu’ailleurs. Je suis vraiment contente.

LDB : Pourquoi ne pas étendre pareille action à d’autres écoles  ?

BMLM : Mais oui, à un moment, nous aimerions éclater cette démarche. Car, l’on voudrait lutter contre cette illusion que le Congolais ou la Congolaise ne lit pas, il n’est pas question seulement des élèves de Motema Mpiko. C’est clair que la jeunesse congolaise lit. C’est juste qu’il faut se demander quels ouvrages lui sont donnés à lire ?

 

Propos recueillis par Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : Bibish Mumbu en conversation avec les élèves de terminale du Lycée Motema Mpiko