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Quand les parents démissionnent, la rue récupère

Samedi 22 Novembre 2014 - 7:58

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L’allusion est faite ici à l’éducation qu’un enfant doit recevoir au sein de la cellule familiale, autrement dit l’« enculturation ». Celle-ci est d’une importance capitale car lorsqu’un enfant rate cette éducation, il n’est pas trop loin d’aller vers la déviance sociale. « Tu sors de quelle famille ? », cette question revient souvent lorsqu’un enfant commet un acte anormal devant des gens de bonnes moeurs. 

Et la rue dont il est question ici, c’est l’ensemble des cadres de vie sociaux dangereux, capables d’affecter l’éducation de l’enfant. Il s’agit, entre autres, des mauvais groupes d’amis, des milieux hostiles à l’épanouissement normal de la jeunesse tels les vidéo-clubs, les boîtes de nuit, les bars et buvettes, les petits clubs de voyous et autres. Alors que constatons-nous ? De plus en plus des parents ont tendance à se lasser lorsque les enfants atteignent l’âge de 13 ou 15 ans, les laissant se comporter comme bon leur semble. Il sort le matin pour l’école et rentre tard même si son calendrier scolaire ne le retient pas longtemps hors de  la maison. Et lorsqu’il revient à la maison, ni papa, ni maman, personne ne lui demande des explications. C’est déjà là, une démission.

Que contiennent des sacs des enfants lorsqu’ils sortent de la maison pour l’école ? Ce sont de vrais garde-linges ambulants et des vrais fourre-tout. Surtout pour les filles ! Chers parents ne vous lassez pas de contrôler le contenu des sacs des enfants. L’enfant sort  de la maison en tenue scolaire et après quelques heures passées à l’école, le voilà avec d’autres vêtements dits sexys pour se retrouver dans des endroits de son choix. Ces sacs, réservés pour l’école, contiennent des CD gravés de toute sorte, des vêtements qui laissent à désirer, des cheveux-mèches, des bijoux et poudre de beauté, des petits miroirs et autres. Oui ces sacs devraient être contrôlés avant la sortie des enfants et après leur promenade. Ne pas le faire mettrait les parents en position de démission.

Et pour se rendre compte que les parents ont cessé de contrôler le contenu des sacs des enfants, tenter de poser trois questions à trois chefs de famille pris au hasard. La réponse immédiate sera, ce sont les cahiers et livres, alors qu’il y a bien sûr d'autres choses. L’autre parent social ou l’instituteur devrait très vite déceler les failles de l’éducation familiale pour apporter quelques corrections.  Or, ici aussi, l’école démissionne dans une certaine mesure. Comment comprendre que le surveillant général d’un établissement scolaire laisse l’enfant franchir le portail de l’école avec un bâton de cigarette entre ses lèvres.

Que fait la rue dans de pareils cas ? Elle récupère tranquillement les enfants. Et c’est une éducation tronquée, râtée. Certains parents ne connaissent même pas les amis de leurs enfants. Et c’est sous le label d'« amis de l’école » que des enfants réussissent à mentir pour fréquenter de sales milieux. La démission parentale par complaisance est condamnable. La rigueur des parents seule peut sauver les enfants. Sans cela, les enfants peuvent retro-pédaler au lieu d’avancer. Ce sera de la déviance totale.

 

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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