Pluviométrie : plus de 90% des terres cultivables inondées à Makotipoko

Samedi 7 Septembre 2013 - 8:40

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À Makotipoko, dans la région des Plateaux, environ 90% des terres cultivables du district se trouvent sous l’eau pendant la période des pluies. Le rythme des pluies est long et variable, de huit à neuf mois dans l’année

L’abondance de ces pluies occasionne des inondations touchant les stocks de fourrage dans les exploitations d’élevage. Face à ce drame, les terres agricoles sont plus en plus rares dans la circonscription du village. Sur ces terres inondées, les légumes – salade, chou, épinard, haricot vert, pois, ail et oignon – perdent une partie de leur valeur nutritive. « Les espaces pour le maraîchage deviennent de plus en plus restreints et doivent être exploités de façon optimale », témoigne un habitant du village.

L’imperméabilisation des sols par l’urbanisation et les pratiques agricoles limite l’infiltration des eaux et augmente le ruissellement. En cas d’épisode pluvieux intense, la saturation du réseau d’évacuation des eaux pluviales est plus rapide et par conséquent leur refoulement et l’inondation des rues, habitations et commerces.

Répandre du gypse sur les terres fermes, une solution palliative

Selon les expériences de certaines associations locales, le gypse peut être utilisé pour la fertilisation des terres gagnées sur l’eau. Il a en effet la propriété naturelle d’« aspirer » le sodium et de le remplacer par un dépôt de calcium. Pour les terres victimes d’une inondation boueuse résultant d’une accumulation du ruissellement qui emporte au passage des particules de la terre qu’il transporte, le ruissellement boueux est détecté lorsqu’il aboutit dans des zones habitées. Les inondations boueuses constituent dès lors un processus de pente. Les principaux dégâts engendrés par les inondations boueuses affectent les infrastructures et les habitations privées (inondation des caves et jardins, voire du rez-de-chaussée des maisons dans certains cas).

Au terme de trois jours à une semaine, une carapace d’argile et de limon imperméabilise les sols, empêche de retenir l’humidité et favorise le ruissellement vers les cours d’eau, qui ne tardent pas à sortir de leur lit. Selon Gisèle Akena, cultivatrice, la réhabilitation de ces terres passe par la plantation d’arbres et le recours à des techniques assez simples (haies, terrasses) « visant à fractionner les trajets de l’eau ».

Une action caritative en faveur des communautés victimes

Les pluies étant abondantes, les communautés de la localité sont de plus en plus touchées. C’est ainsi que la Caritas diocésaine d’Owando, appuyée par Catholic Relief Services et Caritas Congo, avait effectué, du 28 octobre au 8 novembre 2002, une mission de prévention et de sensibilisation au problème des inondations récurrentes à Makotipoko, Mossaka et Loukoléla. Cette mission est intervenue suite aux informations fournies par les services météo du Congo-Brazzaville en juillet 2002 selon lesquelles les localités suscitées seraient la cible d’inondations plus graves que celles de l’année passée, à partir de la deuxième quinzaine du mois d’octobre 2002.

Les populations de ces trois localités vivent de la pêche et de l’agriculture. En effet, les localités de Loukoléla, dans le département de la Cuvette, et Makotipoko, dans le département des Plateaux, connaissent ces dernières années des inondations récurrentes.

Les informations récentes des services météorologiques indiquent que la pluviométrie est abondante et que les précipitations, bien réparties sur l’ensemble du territoire, varient de 1 200 à 1 800 mm par an, avec des pointes à 2 000 mm localement dans l’extrême nord. Le relief y est très varié, mais le point le plus élevé culmine à environ 1 000 mètres.

Fortuné Ibara