République centrafricaine : David Brown exhorte à la réconciliation

Mercredi 11 Septembre 2013 - 16:44

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Suite aux exactions récentes des éléments de la Séléka, le conseiller spécial des États-Unis pour la République centrafricaine en séjour à Brazzaville a exprimé le 11 septembre son indignation au cours d’un point presse

« La situation est très grave. Les exactions récentes des éléments incontrôlés de la Séléka contre la population majoritairement chrétienne sont choquantes et inexcusables. Personne ne peut justifier les meurtres, les kidnappings, les viols et le pillage. Selon certaines sources, il y a même des détentions illégales, le recrutement d'enfants soldats, environ 3 500. En plus, on signale le pillage qui persiste surtout dans les zones rurales. Ces actes ne sont pas dignes d’un bon musulman, et le Coran ne les approuve pas non plus », a déclaré David Brown.

« Les États-Unis soulignent que c’est aux autorités centrafricaines, y compris le nouveau président de transition qu’il incombe de protéger la population civile. Nous voulons que toutes les parties s’abstiennent de tout acte de violence contre les civils et permettent aux organisations humanitaires d’accéder à la population en toute sécurité dans l’ensemble du pays », a-t-il ajouté. En outre, il a demandé aux différentes parties en conflit d'observer les accords de Libreville du 11 janvier dernier, ainsi que la déclaration de N’Djamena qui préconisent la mise en œuvre rapide des mesures de transition qui doivent conduire à la tenue d’élections libres, régulières et transparentes. Par ailleurs, il a reconnu le processus de paix entamé dans la sous-région et a salué les efforts entrepris dans ce sens par le président de la République du Congo, médiateur dans la crise en RCA.

À la question de savoir si la République centrafricaine se trouverait en face d’une nouvelle rébellion, d’autant que certains hommes armés se revendiquent du camp de l’ancien président François Bozizé, le conseiller spécial reste sceptique. « Je reste sceptique sur des informations que les médias diffusent en affirmant cela. L’ancien président se trouve en France, et il a le droit de répondre aux questions des journalistes mais il ne joue aucun rôle dans le processus de paix », a-t-il affirmé.

S’agissant du mutisme de la communauté internationale sur la situation en RCA dont les médias font état, David Brown a dit ne pas partager ce point de vue. « Je ne suis pas d’accord avec cette analyse. Peut-être qu’il y a eu un problème de communication avec les populations de la RCA. La communauté internationale est très active. Avant le débat au sein du conseil de sécurité, il y a eu la deuxième réunion du groupe international de contact le 8 juillet à Addis Abeba. Il y aura bientôt à Bangui la troisième réunion de ce groupe internationale de contact », a-t-il conclu.

Signalons que la situation en Centrafrique reste chaotique dans la région de Bossangoa, au nord-ouest du pays. Le week-end dernier, des groupes armés partisans du président déchu François Bozizé auraient attaqué des positions de la Séléka et des civils de confession musulmane. Ce qui a entraîné des opérations de représailles de la Séléka contre des populations chrétiennes. La journée du 10 septembre a été relativement calme mais beaucoup craignent que le conflit ne dégénère en violences interreligieuses.

Yvette-Reine Nzaba