Ebola : Et si la maladie n’était pas née en Afrique mais… en Grèce !

Mercredi 24 Juin 2015 - 17:42

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Un chercheur affirme qu’il y a 2400 ans, la Grèce antique a souffert d’une forme de peste qui avait tout de l’Ebola d’aujourd’hui

Il est possible que le virus d’Ebola ne soit pas une maladie moderne, en tout cas pas née au Zaïre en 1976. C’est là que l’équipe du médecin belge, Peter Piot en situait jusqu’ici l’origine, même si les explications sur son explosion en Afrique de l’Ouest où elle a fait plus de 11.000 morts l’an dernier restent assez discutées. De tout cela ne restera peut-être bientôt que le seul nom Ebola, bien de chez nous, puisque c’est celui d’une rivière de Yambuku, en RDC, touché au hasard par la pointe d’une fléchette lorsque les chercheurs se sont demandé comment appeler leur terrifiante « découverte ».

Une étude conduite par le Pr Powel Kazanjian, spécialiste d’histoire des maladies infectieuses à l’université américaine du Michigan, avance la possibilité que ce soit  le virus d’Ebola qui se cache derrière « la peste d’Athènes ». Cette maladie ravagea la cité grecque et ses environs au 5è siècle Av. Jésus-Christ. La maladie fit même une victime illustre, Périclès, homme d’Erat de grande renommée, promoteur des arts et théoricien de la démocratie athénienne. Il est mort en 429 av. J-C.

Si cela n’est pas vrai, c’est au moins bien essayé, comme dirait l’autre. Car l’origine zaïroise d’Ebola a également ses sceptiques. Des chercheurs, norvégiens, sont convaincus que le virus pourrait même être plus ancien, puisqu’on a pu le suspecter dans le DNA des restes fossilisés de rats vieux … de plusieurs millions d’années ! Le Pr Kazanjian se range dans cette catégorie de sceptiques.

Pour lui, tranchée l’hypothèse sur l’âge, la seule question irrésolue aujourd’hui est celle de savoir comment le virus est passé de l’animal à l’homme. Dans un article paru dans le Washington Post, il soutient que la peste d’Athènes, c’est Ebola. La description détaillée que fait Thucydide de ce qu’il appelle alors « la pestilence » d’Athènes, correspondrait point sur point avec les manifestations du virus d’Ebola. Le Pr Kazanjian soutient que les symptômes, le taux de mortalité et même l’origine de cette peste sont à tout point identiques à ce que l’on sait de la progression observée de la maladie d’Ebola.

Il en est convaincu: « des maladies comme Ebola, qui finissent par apparaître comme nouvelles ou émergentes, peuvent en réalité être plus vieilles qu’on ne le pense ». Mais son hypothèse, au final, n’en est qu’une parmi d’autres. Et, du reste, vraie ou fausse, elle ne change rien à la dangerosité du virus et à la nécessité de s’en prémunir. Au fil des siècles, la peste d’Athènes elle-même a reçu diverses appellations : typhus d’Athènes, variole, fièvre jaune, anthrax, peste bubonique et même syndrome du choc toxique ! C’est le signe de l’errance des chercheurs alors comme aujourd’hui.

Lucien Mpama

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