Delvin Ndinga : je suis dans les meilleures conditions pour être bon sur le terrain

Samedi 5 Octobre 2013 - 10:08

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Mardi en fin d’après-midi, sous un beau soleil d’automne, nous retrouvons Delvin Ndinga dans le hall de l’hôtel bruxellois dans lequel il séjourne avec son équipe de l’Olympiakos. Plus tard dans la soirée, il sera titulaire face à Anderlecht, pour le compte de la deuxième journée de la Ligue des champions (succès des Grecs sur le score sans appel de 3-0). Avant cette rencontre, l’ancien Auxerrois s’est confié quant à son installation et son intégration à Athènes, où il est prêté pour la saison par l’AS Monaco

Les Dépêches de Brazzaville : Delvin, plus d’un mois après votre prêt par l’AS Monaco à  l’Olympiakos, où en êtes-vous ?
Delvin Ndinga :
Tout se passe plutôt bien. Je n’ai pas joué les trois premiers matchs (deux fois en tribunes en championnat, puis sur le banc en Ligue des champions, NDLR), dont celui face au PSG en Ligue des champions, car le staff estimait que j’étais à court physiquement. Mais je récupère du temps de jeu (titulaire lors des cinquième et sixième journées, il a joué respectivement 52 et 73 minutes, NDLR) et je devrais être titulaire ce soir.

LDB : Comment communiquez-vous sur le terrain, au sein d’une équipe grecque ?
DN :
Il y a plusieurs joueurs francophones (l’Algérien Medjani, le Malien Yatabaré, le Camerounais Bong, le Portugais Machado, passé par Saint-Étienne et Toulouse, mais aussi le directeur sportif Pierre Issa, ancien international sud-africain d’origine libanaise et formé en France) dans l’effectif, mais globalement nous communiquons tous en anglais, que je maîtrise plutôt bien.

LDB : Finalement, cela ne vous change pas trop de l’AS Monaco et de son effectif polyglotte ?
DN :
En fait, c’est plus simple ici, car c’est l’anglais qui domine, alors qu’à Monaco, c’était l’espagnol et l’italien. Je me sens plus à l’aise en anglais.

LDB : En dehors des terrains, comment se passe votre nouvelle vie ?
DN : Je m’habitue bien à la ville et à la vie à Athènes. J’ai trouvé une maison et ma famille m’a rejoint, donc, je suis dans les meilleures conditions pour être bon sur le terrain.

LDB : La Grèce traverse depuis plusieurs années une crise économique sans précédent. Le sentez-vous au quotidien ? Comment le gérez-vous ?
DN : D’abord, l’Olympiakos a des finances saines et n’est pas vraiment concerné. Ensuite, en dehors du football, je ne le ressens pas trop, même dans la vie quotidienne.

LDB : Comment  avez-vous vécu ce prêt ? À Monaco, on sentait que quoiqu’il arrive vous auriez peu de temps de jeu, même avant l’arrivée de Kondogbia (recruté pour 20 millions d’euros au FC Séville)…
DN : C’est vrai que le milieu de terrain était étoffé avec des bons joueurs comme Moutinho, Toulalan, Obbadi, mais le coach avait un discours positif en me disant qu’il comptait sur moi et que la saison serait longue. Je savais que j’aurais l’occasion de jouer quelques matchs, mais ce n’était pas assez. Je ne voulais pas faire une saison à dix ou douze matchs, donc j’ai décidé de partir. Et l’arrivée de Geoffrey (Kondogbia) m’a conforté dans ce choix, car au prix où ils m’ont acheté, il était normal qu’il parte avec une longueur d’avance.

LDB : Quelles étaient vos options ?
DN : Il y avait aussi Saint-Étienne qui me voulait, et bien sûr Montpellier, dont on a parlé dans la presse. Mais comme l’Olympiakos va jouer la Ligue des champions, le choix a été vite fait.

LDB : Du coup, vous allez retrouver la mythique musique d’avant-match d’une compétition durant laquelle vous aviez brillé avec Auxerre en 2010-2011 ?
DN : C’est sûr que c’est un facteur important, c’est la plus belle des compétitions de clubs et c’est la meilleure des vitrines. C’est pour jouer des matchs de haut niveau comme ça que l’on fait ce métier.

LDB : Vous dites « une belle vitrine », donc pour vous un retour à Monaco n’est pas obligatoire ?
DN : Il est un peu tôt pour se poser la question, mais dans le football rien n’est exclu. Aujourd’hui, l’important c’est de gagner le plus de matchs possibles avec mon club, l’Olympiakos, car nous sommes dans un groupe difficile (avec le PSG, Benfica et Anderlecht).

LDB : Est-ce que l’Olympiakos possède une option d’achat à l’issue de votre prêt ?
DN : Oui, ils ont une option d’achat à 3, 5 millions d’euros…

LDB : Donc rester en Grèce est aussi une option ?
DN : Bien sûr, l’Olympiakos, c’est un grand club qui joue les premiers rôles tous les ans et est toujours qualifié en Ligue des champions. Donc, s’ils sont contents de moi et qu’ils s’entendent avec Monaco, pourquoi ne pas rester ici ?

LDB : L’Olympiakos, c’est une institution en Grèce. Vous le ressentez au quotidien ?
DN : Oui, à chaque minute, même à l’entraînement, on sent que l’attente est énorme. Dès qu’on se déplace en championnat, nous sommes attendus partout, c’est le match de la semaine… C’est excitant, cette passion.

LDB : Vous parlez de passion… Elle est à son paroxysme les jours de derbys. On vous parle déjà du derby face à l’AEK Athènes ?
DN : C’est surtout celui face au Panathinaikos dont on m’a parlé… J’ai hâte d’y être.

LDB : Ils sont chauds, vos supporteurs…
DN : Oui, vraiment très chauds. Déjà, je l’ai vu lorsque l’on a joué contre Paris. Mais bon, c’est sur le terrain qu’on le ressent vraiment. Quand on est sur le banc, ça fait moins vibrer. Donc à moi de faire en sorte d’être sur le terrain.

LDB : Cela débute ce soir (mardi) par une titularisation à Anderlecht…
DN : Oui, il est prévu que je sois dans le onze de départ. C’est une belle occasion de montrer ce que je vaux et ce que je peux apporter à mon équipe.

LDB : Ce match est déjà capital dans ce groupe promis au PSG et à Benfica. Après la défaite du premier match, vous êtes dans l’obligation d’aller récupérer les points perdus à domicile…
DN : Oui, nous n’avons pas le choix. Mais je crois que cette équipe d’Anderlecht est prenable et que nous allons prendre les trois points.

LDB : Un petit mot sur la sélection et cette élimination en phase de poules. On parle désormais d’un nouveau cycle à entamer, de l’arrivée d’un nouvel entraîneur. Quel est votre sentiment sur la situation actuelle ?
DN : Pour l’instant, j’avoue que j’essaie de ne pas trop y penser, car la déception du match au Niger m’a vraiment touché et j’ai du mal à digérer cette élimination.

LDB : Vous avez déjà connu plusieurs campagnes éliminatoires manquées, mais celle-là semble plus douloureuse…
DN : Oui, car on y croyait. Quand on fait l’essentiel des qualifications à la première place et qu’on la perd au dernier moment, c’est cruel. Nous avons pris un gros coup sur la tête… Maintenant, il faut digérer, même si c’est dur, et regarder devant nous. Il reste des compétitions, et il faudra faire mieux pour éviter de revivre pareille désillusion.

LDB : Aujourd’hui, l’avenir de la Société congolaise de promotion du sport est remis en cause par certains acteurs du football congolais. Quel est votre point de vue ?
DN : Moi, je suis joueur, pas dirigeant, donc je ne décide de rien. Mais en tant que joueur, je suis forcément content d’avoir une organisation de qualité, comme celle dont nous avons bénéficiée avec la SCPS. Nos stages et nos déplacements étaient dignes des clubs pros. Maintenant, c’est au gouvernement et aux instances sportives de prendre la décision qu’ils penseront être la meilleure pour le football congolais. (Appelé pour la séance vidéo et le repas, Ndinga a été contraint d’interrompre l’entretien, NDLR).

Propos recueillis à Bruxelles par Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Photo : Delvin Ndinga, ici à l'entraînement avant le match de Ligue des champions à Anderlecht, revient sur son prêt à l'Olympiakos et son installation à Athènes. (© DR)