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Dialogue national: fallait-il ne pas aller à Sibiti?

Jeudi 16 Juillet 2015 - 19:45

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Et, variablement, fallait-il y aller?

Du côté de la majorité présidentielle comme de l’opposition, il s’est trouvé des dirigeants pour expliquer que se rendre au dialogue national de Sibiti relèverait d’une mauvaise fréquentation. Ils ont refusé d’aller à la rencontre de leurs compatriotes afin de leur parler de vive voix, de faire tomber par les vertus du dialogue les barrières psychologiques installées depuis plusieurs mois par le débat passionné et passionnant sur le changement ou non de la Constitution du 20 janvier 2002, question d’intérêt éminemment national.

Pour les leaders de l’opposition, Sibiti est une rencontre de trop. Attachés, disent-ils, aux conclusions des précédentes réunions du même type organisées tour à tour à Ewo, dans la Cuvette Ouest, en 2011, et à Dolisie, dans le Niari, en 2013, ils n’ont eu de cesse d’en demander la mise en application. Ce qu’il faut retenir ici, c’est qu’au sein de la plateforme Frocad (Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance), qui fédère cette partie de l’opposition congolaise, tous les acteurs n’avaient guère pris part aux concertations politiques dont il est question. En toute logique, Ils ne peuvent donc pas prétendre en défendre les conclusions.

Au sein de la Majorité, des déclarations opposées à ce qui se passe à Sibiti se sont multipliées peu avant l’ouverture des assises. Le MCDDI (Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral), y est allé de sa contestation de la forme donnée à ce dialogue. Ruiné, cependant par une crise latente, d’abord, mais qui a ensuite commencé à grossir, cette formation politique pourrait difficilement défendre une position homogène à long terme. Dans la même lancée, mais presque sur le tard, le PSVR (Parti pour la sauvegarde des valeurs républicaines) à la tête duquel se trouve l’ancien ministre Michel Mampouya, actuellement membre du Conseil économique et social a brocardé Sibiti.

Depuis l’instauration du pluralisme au Congo, en 1991, le paysage politique national subi des retournements à chaque grand évènement.  En sera-t-il peut-être de même au sortir du dialogue national qui devra, en principe se clôturer, ce vendredi 17 juillet, dans le chef-lieu du département de la Lékoumou ?  Devrait-on assister à la naissance de deux grands courants, dans lesquels siégeraient ceux des partis ayant pris part au dialogue et les autres qui ont choisi l’improbable politique de la chaise vide ? Il nous faudrait attendre l’issue de ce dialogue pour en tirer les conséquences qui s’imposent. Ce qui est vrai, au regard de l’insistance du président de la République, initiateur du dialogue sur la recherche du consensus, sans doute gardera-t-il encore la porte ouverte à ceux qui hésitent. Pour dire que l’on ne peut pas refuser de dialoguer. D’après les premières informations sorties de Sibiti, les 500 Congolaises et Congolais qui se sont retrouvés en conclave pendant les cinq derniers jours n’ont pas fait le déplacement pour rien.

Les Dépêches de Brazzaville

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