Soudan du Sud : reprise des négociations de paix à Addis-Abeba

Jeudi 6 Août 2015 - 12:34

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L’Ethiopie qui accueille ces pourparlers est, depuis le départ, au cœur du processus de paix, mais,  se heurte à la mauvaise volonté des deux parties. Malgré cela, et après l’échec du 3e round en mars derniers, le gouvernement et les rebelles ont à nouveau accepté de dialoguer. Mais cela ne veut dire qu’il y aura forcément une garantie de succès.

Les négociations inter-soudanaises ont repris le jeudi 6 août  à Addis-Abeba, en Ethiopie. Elles ont lieu après à l’échec du dernier round dont la médiation était assurée par l’Igad, l’organisation intergouvernementale Est-africaine. Et c’est au moins la huitième fois que les négociateurs sud soudanais se retrouvent dans la capitale éthiopienne pour tenter de trouver une solution à la crise qui oppose les partisans de l’ancien vice-président Riek Machar aux forces loyalistes.

Selon une source proche du dossier, les parties concernées ont, à compter de  jeudi, 11 jours pour trouver un compromis sur la base d’un document qui leur a été proposé par les médiateurs. Le texte mise sur une répartition géographique du pouvoir plus ou moins équitable entre les deux parties.

La même source indique que les deux délégations ont jusqu’au 13 août pour préparer le terrain à la venue des deux frères ennemis, le président Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar. Ce qui devra leur permettre de signer un accord de paix d’ici au 17 août. Passée cette date, d’autres options seront mises sur la table, avait prévenu le président américain Barack Obama lors de sa visite diplomatique, fin juillet, au siège de l’Union Africaine à Addis Abeba.

Les deux parties ont déjà, en un peu plus d’un an, signé et violé sept cessez-le-feu. Les négociations entre le camp gouvernemental et celui de Rieck Machar buttent sur un accord de partage de pouvoir. À ce sujet, la communauté internationale leur a toujours demandé de privilégier les intérêts de leur pays plutôt que les leurs. « J’exhorte les dirigeants ici à être courageux et à faire des compromis », soulignait par exemple le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn. « Si l’on ne trouve pas de solution, les conséquences se feront sentir pendant des années, et ne feront qu’affaiblir davantage le Soudan du Sud », prévenait-il.

Pour accroître la pression sur Salva Kiir et l’ex-Premier ministre sud soudanais en vue de la signature d’un accord de paix, le Conseil de sécurité des Nations unies venait récemment d’adopter une résolution prévoyant des sanctions contre les belligérants au Soudan du Sud. Le texte prévoit notamment le gel des avoirs et l’interdiction de voyager, pendant une période initiale d’un an, contre ceux qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité du pays.

Si les Etats-Unis, en leur qualité grand soutien du pays dans son chemin vers l’indépendance, acquise en 2011, ont réussi à faire adopter une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU dans ce sens, la Chine qui est présente au Soudan du Sud dans le secteur pétrolier craint, pour sa part, la menace contre-productive à ce stade.

Notons que les négociations que l’Union africaine et la troïka (Etats -Unis, Royaume Uni et Norvège) jouent tout aussi un rôle capital dans les pourparlers inter- soudanais pilotés par l’Igad.

 

Nestor N'Gampoula

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