Jean Louis Engambé : « Il y a nécessité de rechercher de nouvelles énergies propres... car dans cette affaire de climat, il vaudrait mieux pour nous, de prévenir que de guérir. »

Vendredi 2 Octobre 2015 - 22:30

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Colonel à la retraite, pilote de l'air, Jean Louis Engambé est le président du club d’astronomie amateur et des curieux. Dans le cadre de la prochaine Conférence de Paris de décembre 2015 sur le climat, Jean Louis Engambé, pense qu’il faut sauver la planète « Terre » qui est gravement menacée, dans une interview qu’il a accordée aux Dépêches de Brazzaville.

 

Les Dépêches de Brazzaville. Votre club d’astronomes ne cesse de lancer le slogan « Sauvons notre planète ». Comment allez-vous le faire ?

Colonel Jean Louis Engambé. Notre planète « Terre » existe depuis des milliards d’années, ce qui prouve sa pérennité, mais que se passe-t-il maintenant ? En fait elle subit des changements qui ne se produisent pas d’une façon naturelle et lente comme par le passé. Ils sont pour la plus part très rapides et ont pour origine l’activité humaine. En fait avec intelligence, les hommes ont appris à cultiver la terre et à construire des villes. Ils ont inventé l’industrie et les moyens de transport. Malheureusement toutes ces activités ont des effets secondaires néfastes sur la planète et ses habitants. Les gouvernements de certains pays ont accepté de gérer ce désastre.

LDB. Depuis quand remonte l’origine de ces problèmes ?

CJLE. L’origine de ces problèmes remonte à la révolution industrielle il y a peu près plus de 200 ans. Toutes sortes des machines furent inventées capables d’accomplir des tâches utiles. Mais elles sont gourmandes en énergie. Ces innovations soulevèrent tant d’enthousiasme, que personne ne prit conscience des effets secondaires. Ces machines ont brulé du charbon, du gaz, ou de pétrole dont les réserves semblaient alors inépuisables. Nous les avons consommés sans retenue mais aujourd’hui il semble difficile à entretenir de telles activités. Or, brûler ces combustibles est nocif pour la planète. D’où la nécessité de rechercher de nouvelles énergies propres. Notre mode de vie moderne, avec les centrales électriques et autres usines, l’agriculture, les transports, les commerces, et les habitants, génèrent toutes sortes de déchets. Ces résidus polluent l’air et l’eau,  modifient le climat, ce qui menace tous les êtres vivants dont les espèces humains et animaux. Aujourd’hui, il suffit d’appuyer sur un bouton pour qu’une machine fonctionne. Mais notre style de vie High-Tech a entrainé les problèmes, les réserves en combustibles s’épuisent et leur utilisation pollue la planète. Déjà la quasi-totalité de l’énergie procure du charbon, du gaz et du pétrole extraits du sous-sol, combustibles fossiles résultant de la lente décomposition des végétaux et des animaux préhistoriques. Leur formation a nécessité des millions d’années, or nous les utilisons bien plus vite qu’ils ne peuvent se renouveler. C’est pour cela qu’ils sont qualifiés de combustibles non renouvelables.

LDB. Pensez-vous que les énergies découvertes par les hommes génèrent des déchets radioactifs ?

CJLE. Bien sûr. L’on ne peut pas parler des énergies que les hommes ont découvertes, sans parler du nucléaire. Une énergie qui provient d’un métal, l’uranium, et qui peut produire de l’électricité sans émissions de gaz nocifs. Cependant, il y a un gros inconvénient, elles génèrent des déchets radioactifs mortels et deviennent dangereux pendant des millénaires. De plus, il est difficile de les stocker en toute sécurité afin d’éviter les fuites toxiques. Le climat change, il se manifeste par des canicules, des sécheresses et des inondations, mais aussi par une augmentation générale des intempéries, de tempêtes et d’ouragan. Des récoltes ruinées par une météo détraquée, et l’apparition de certaines maladies tropicales, comme le paludisme etc… Et, si la pollution de l’air continue d’augmenter, beaucoup de gens souffriraient d’asthme.

LDB. Quels sont les pays qui consomment  le plus de ces combustibles ?

CJLE. Le monde est petit. Ce sont les pays riches, tels que les Etats-Unis, la Chine, le Japon, ou l’Europe, qui consomment le plus, de ces combustibles, et génèrent le plus de pollution. Malheureusement, les effets dévastateurs sont ressentis dans le monde entier, jusqu’à nos pays. Certains gouvernements commencent à repenser leur mode de vie avec des mots comme « Energie renouvelable et durable ». Cette nouvelle conception consiste, à ce que chacun où il se trouve, puisse subvenir à ses propres besoins, sans compromettre les ressources de la planète, pour les besoins des générations futures. Mais comment penser aux générations futures en Afrique, si les pays ayant accepté depuis les conférences de Kyoto, Mexico, Durban, Qatar, Copenhague, et bientôt Paris, si parmi eux il y a les néocolonialistes des temps modernes ? Il y a peu de temps, la communauté africaine s’est retrouvée devant les containeurs d’armes destinés à Boko-Haram. Et le mois dernier, l’armée camerounaise a saisi un hélicoptère plein d’armements destinés à ce même groupe terroriste.

LDB. Que faut-il faire alors ?

CJLE. Le monde s’est généralisé, mondialisé, sans se solidariser. Aux africains de comprendre, même s’ils ne sont pas directement concernés par les phénomènes d’émission de gaz à effets de serre, à l’heure actuelle, le problème qui se pose, pour nous tous, c’est, la dégradation des conditions atmosphériques dans le monde. Pour cela, il nous faut choisir des partenaires, avec qui, nous pouvons réfléchir, sur l’approche d’une économie verte dans nos pays africains. Retenir le principe aux négociations, que les plus gros pollueurs doivent mettre la main à la poche, pour éviter que d’autres pays suivent leur mode de développement avec l’utilisation des énergies polluantes. Pour s’en sortir, il convient de promouvoir de plus en plus, l’énergie soit, solaire, soit éolienne, soit hydroélectrique, soit, en biocarburants, ou encore, des voitures électriques comme d’autres moyens de transport. Chacun de nous ne peut arrêter pour le moment une tempête, un ouragan, une pluie abondante de plusieurs jours, une canicule etc… Dans cette affaire de climat, il vaudrait mieux pour nous, de prévenir que guérir.

LDB. Que devrait-on dire de ceux qui ont profité depuis des centaines d’années, de ces énergies formidables et polluantes ?

CJLE. Ce qui est clair, c’est que, le monde s’est globalisé, mondialisé sans se solidariser, nous avons en partage, la planète terre. Maintenant, nous sommes six milliards de personnes, sans compter nos vaches et autres. Demain, à l’an 2025, 2050, il sera peut-être trop tard, quand nous nous promènerons dans nos villes en cagoules, en vêtements de cosmonautes avec des masques à gaz. Même si nous sommes un vaisseau spatial muni d’oxygène, de l’eau, etc… Habitable ! La planète terre existe depuis des milliards d’années. Le plus vieux chez nous, atteint difficilement une centaine d’année. Pour cette planète nous sommes ses produits, ses enfants. Alors un peu d’altruisme entre l’humanité négroïde, l’humanité négrophobe (race blanche et jaune). L’année 2050, reste l’année de tous les défis, pour ceux qui atteindront ces années ? Commençons à réfléchir maintenant, au cours de nos rencontres internationales. Nous disons tantôt, le monde s’est globalisé, mondialisé sans se solidariser. Alors que ceux qui ont profité depuis des centaines d’années, de ces énergies formidables et polluantes, aident d’autres pays à ne pas suivre le même mode de développement.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo: Colonel Jean Louis Engambé dans son laboratoire astronomique

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