Makaya née Nkoussou Pauline : « les crèches doivent exiger des parents les carnets de vaccination des enfants »

Lundi 28 Octobre 2013 - 15:37

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La directrice adjointe du préscolaire Anne-Marie-Javoueh, Makaya née Nkoussou Pauline, explique que les tout petits ne perdent pas leur temps à l’école

 

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Comment parvenez-vous à gérer ces petits enfants qui viennent de différentes familles ?
Makaya née Nkoussou Pauline (MNP) : Nous supportons ces enfants avec leurs caprices. Nous avons été formés pour cela. Avant, on nous formait à l’école Tchimpa-Vita mais aujourd’hui c’est à l’école normale des instituteurs et dans des écoles privées. À l’école, on nous a appris la pédagogie spéciale. Elle nous donne des aptitudes à bien gérer les petits enfants. C’est sur la base de cette dose de pédagogie que nous arrivons à bien vivre avec les tout petits. Il faut les aimer pour qu’ils se confient à vous. Cela va de pair avec le suivi à la maison. Un enfant qui n’est pas bien suivi à la maison s’adapte difficilement aux autres, tout comme un enfant dont les parents ne vivent pas ensemble.

LDB : Qu’est-ce que vous apprenez à ces enfants ?
MNP : Avec les enfants, nous menons beaucoup d’activités. Tout d’abord à leur arrivé le matin, nous commençons par un rassemblement au mât, ensuite nous allons en classe pour l’éveil religieux, c’est-à-dire la prière. Pas toutes les prières, mais au moins le Notre-Père. Si la maîtresse constate que la prière qu’elle a proposée est trop difficile pour les enfants, elle invite à une réaction spontanée où elle peux désigner un enfant pour qu’il prie pour tout le monde. Lorsque l’enfant vient, il peut par exemple demander qu’on prie pour le pays, pour la famille, pour l’école ou pour les maîtresses. Après l’éveil religieux, on passe à l’éducation civique. Après cette étape, nous passons à l’éducation morale et aussi à l’éducation motrice. Dans l’éducation motrice, on apprend aux enfants un peu de sport (mains sur la tête, sur les épaules, sur les hanches, sauter et un peu de course). Après toutes ces éducations, on passe au langage. Il y en a beaucoup. Je prends l’exemple du langage causerie, on le fait chaque lundi. Ici, on demande à l’enfant de raconter tout ce qu’il a fait le week-end. Il y a aussi le langage observation. On le fait chaque mardi. Ici, l’enfant est tenu d'observer tous les mobiles qui sont dans la classe. Nous pouvons également mettre les enfants dehors pour observer le parc à jeux. À la fin de cette séance, la maîtresse procède à une interrogation sur tout ce que les enfants auront vu. Il y a aussi le pré-écriture, dans ce langage la maîtresse prépare l’enfant à tenir les instruments. Dans le pré-écriture également, on leur apprend aussi les traits (horizontal, oblique…). À la maternelle, il y a aussi le pré-mathématique et le pré-lecture. Je dirai que tout ce qui se passe à la maternelle est basé sur le dessin, et cela prépare l’enfant pour l’école primaire.

LDB : Quelles sont les conditions pour accéder à votre crèche ?
MNP : Les parents se présentent à nous avec le dossier de l’enfant, c’est-à-dire un extrait d’acte de naissance, des photos d’identité et surtout le carnet de vaccination. Un enfant qui n’a pas tous ses vaccins ne peut pas être inscrit chez nous, car on suppose qu’il est vulnérable, donc exposé aux maladies et capable de contaminer les autres. Le dossier médical est donc obligatoire. Cela devrait être un principe pour toutes les crèches. Et je précise que nous acceptons 40 enfants par salle, qui sont sous le contrôle de deux maîtresses.

LDB : Quels sont les différents niveaux que vous avez au sein de votre maternelle ?
MNP : Nous avons trois niveaux : le P1 pour les enfants de 3 ans, le P2 pour ceux de 4 ans, et le P3 pour les enfants de 5 ans. Au P1 par exemple, on apprend aux enfants comment tenir un livre. Au P3 et P4, ils apprennent comment identifier les mots. À ces deux niveaux, les enfants doivent être en mesure d’identifier leurs propres fournitures scolaires. De temps en temps, la maîtresse leur demande de déterminer le rôle de chaque objet. Elle peut par exemple demander quel est le rôle que joue une ardoise. C’est à ces deux niveaux également que nous développons des thèmes, car à la maternelle chaque mois a un thème. Le mois d’octobre a, par exemple, pour thème la rentrée scolaire. Le thème développé au mois de novembre est la famille. On amène l’enfant à un niveau où il doit être capable de citer les membres de sa famille. Dans ce thème, on leur apprend aussi la différence entre une famille restreinte (papa, maman et les enfants) et une famille élargie qui signifie papa, maman, les enfants et les parents éloignés. Pendant le mois de décembre, nous développons le thème de la fête. On parle de tout ce qui concerne la fête.

Luce-Jennyfer Mianzoukouta