COP21 : nécessité d'un nouveau projet d'accord ambitieux et équilibré entre le nord et le sud

Jeudi 10 Décembre 2015 - 13:45

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Un nouveau projet d’accord a été publié au Bourget, avant l’accord final attendu dans 24 heures. Il comprend des avancées, mais aussi des points de discorde soulevés par les ONG, malgré des compromis naissant. 

 

Le texte a été ramené à 29 pages, mais il reste encore des points entre crochets, c’est-à-dire non résolus. Le président de la COP21, Laurent Fabius, a indiqué que ce nouveau texte s'efforce de refléter les compromis naissant. L'objectif étant de permettre  aux négociateurs « d'avoir une vision d'ensemble des progrès et de nous concentrer sur les questions politiques encore à régler », a-t-il expliqué.

De l’Elysée, le président français, François Hollande, a laissé  entendre de son côté, que les négociations étaient « sur le bon chemin », malgré des résistances de certains Etats. Une séance plénière avait lieu hier soir. Les ONG craignent qu’on aboutisse à un accord au rabais.

Les ONG maintiennent la pression

La limite de réchauffement de 1,5°C reste une option dans le texte. Mais les moyens et la feuille de route pour respecter ce seuil ne sont pas indiqués ; le mécanisme de révision des engagements reste faible, les engagements financiers permettant de garantir des financements climat, prévisibles et croissants après 2020, sont toujours entre crochets, soulignent les ONG.

Pour Jean-François Julliard de Greenpeace, s'il n'y a « pas d'argent, pas de vision à long terme, pas de mécanismes obligeant les Etats à revoir à la hausse leurs ambitions, l’accord ne servira à rien ». Seyni Nafo, porte-parole du groupe Afrique,  parle de  texte intermédiaire, « un texte martyr, qui va souffrir ».

Les ONG ont lancé un cri d’alerte face  « aux risques de plus en plus prononcés de voir la COP21 se solder par un accord au rabais. Un accord injuste, incapable de nous remettre sur une trajectoire de réchauffement en deçà du seuil de 1,5°C ».  Elles pensent que « tous les compromis qui sont en train de se faire derrière  des portes closes, sans sursaut ni éclat de voix, répondent encore à des intérêts nationaux de court terme. Aucun pays ne défend vraiment l'intérêt des populations, des plus vulnérables, des pays menacés », clament  ces ONG.

Elles  estiment que tous les pays sont responsables de la conclusion de l’accord de Paris : les grands pollueurs devraient arrêter « d’entraver la transition énergétique et de prendre en otage la négociation ». Quant aux pays  subissant la pollution, ils devraient « refuser des compromis au rabais et protéger les fonctions vitales qui permettront de  rectifier progressivement le tir ».

Laurent Fabius a reconnu qu’un compromis fait encore défaut sur des sujets clés, citant les financements, le niveau d'ambition de l'accord et la différenciation des efforts entre pays émergents, développés et en voie de développement. Sur le long terme,  on a l’impression  que deux visions du monde  continuent de s’opposer : il y a la vision de ceux qui veulent une réduction de GES très ambitieuse et la « vision un peu opaque », soutenue par les plus grands émetteurs.

Une question transversale  a été soulevée, celle de la différence de traitement entre les pays développés - considérés comme historiquement responsables du réchauffement de la planète - et les pays en développement. Pour Teresa Ribeiro « il n’est pas encore clair si tous les pays seront soumis aux mêmes règles, notamment en matière de transparence dans la tenue des engagements ». Les jeux ne sont pas faits. 

Noël Ndong

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